Figure endurante et précieuse d’une certaine idée française du rock underground anglophone, que ce soit au travers de ses groupes Prohibition puis NLF3 comme en solitaire, Nicolas Laureau dévoile, en préambule à un sixième album solo qui s’annonce aussi inspiré et tranchant que ses prédécesseurs, un nouveau titre rêche, entêtant et hypnotique.
Porté par son chant à la fois désolé et mordant, ce No Yin No Jing revient à la tension électro-acoustique de ses débuts sous l’alias Don Nino, après les envolées plus électroniques ou mélodiques développées sur ses deux longs formats précédents (In The Backyard Of Your Mind en 2012 et The Keyboard Songs en 2016), tout en conservant la dynamique plus enlevée qui y fut explorée avec réussite.
Pas de plénitude possible sans musique, semble-t-il nous chuchoter sur une partie de guitare fragile et précise, dessinant une spirale addictive soutenue par une rythmique feutrée mais insistante : on pourra vérifier cet adage sur la longueur avant les premières lueurs du printemps prochain, avec la sortie de Rhapsody For The Dead Butterflies le 29 mars 2019 sur Prohibited Records.