[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]S[/mks_dropcap]ur le papier, les américains Trent Reznor et Josh Homme ne semblent véritablement partager que leur date d’anniversaire. Et pourtant, malgré les huit années qui les séparent, ces illustres musiciens ont bien des points communs, en particulier celui d’avoir largement contribué à populariser les genres dont ils se firent les étendards, à coups de réinventions visionnaires et de recherches opiniâtres.
Ainsi, depuis le crépuscule des années 80, Reznor aura mené ses Nine Inch Nails à un niveau de notoriété impressionnant compte tenu de l’extrême radicalité de sa formule, mariant de force techno pop martiale et rock industriel ombrageux, dessinant une trajectoire d’une singularité à la fois tranchante et pérenne.
De son côté, Homme se sera fait le fer de lance d’un style simultanément novateur et référencé, le stoner rock, d’abord au sein des pionniers Kyuss dont il fut le guitariste et principal compositeur durant toute la première moitié des années 90, puis avec ses propres Queens Of The Stone Age, dont il est le chanteur et leader depuis une vingtaine d’années maintenant.
Dans les deux cas, leur influence sur la musique moderne du dernier demi-siècle est considérable, et si leurs sorties respectives semblent être entrées dans un cycle routinier dominé par l’ombre de leurs sommets passés (que ce soit le Downward Spiral de 1994 pour Nine Inch Nails ou le Songs For The Deaf de 2002 pour les Queens Of The Stone Age, tous deux publiés l’année des vingt-neuf ans de chacun de leurs cerveaux respectifs et écoulés à des millions d’exemplaires dans le monde), leurs formations restent de formidables attractions scéniques, écumant les festivals internationaux et galvanisant les foules au son de leurs charges inoxydables.
Pour évoquer ce double anniversaire, difficile de passer à côté de la performance commune livrée par les deux groupes en 2014 lors de la cérémonie des Grammy Awards, à une époque où la proximité entre leurs leaders était telle que Reznor fut un temps pressenti pour produire le …Like Clockwork de Homme et sa bande, une collaboration qui restera lettre morte pour cause d’agendas conflictuels. Il n’empêche que voir ces formations emblématiques dynamiter une même scène, glissant sans effort du rageur Copy Of A de Nine Inch Nails sur le bouillonnant My God Is The Sun des Queens Of The Stone Age, tous deux rythmés pour l’occasion par la pulsation imparable de l’ami Dave Grohl depuis l’arrière de ses fûts, s’avère proprement jouissif.
Une preuve de plus qu’au-delà de leurs différences d’attitudes, de caractères et de styles, ces deux artistes partagent bien plus que les astres favorables qui les ont vus naître.
Site Officiel Nine Inch Nails – Site Officiel Queens Of The Stone Age