Il y a encore une petite dizaine de jours, je n’avais jamais entendu parler de Duke Garwood. C’est en effet au détour d’une newsletter que nous envoient les maisons de disques, en l’occurence PIAS dans ce cas-ci, qui a piqué ma curiosité.
Musicien Anglais résidant à Londres, Duke Garwood s’est retrouvé sous le patronage de Mark Lanegan, avec qui il a sorti Black Pudding il y a deux ans à peine, un disque de Folk assez austère.
Mais revenons à ce Heavy Love, cinquième album paru sous le nom de ce bluesman électrique de presque 46 balais au compteur. Dès l’introduction, le hanté Sometimes, l’ambiance se pose. Les fantômes de Nick Cave et de Howe Gelb (Giant Sand) viennent habiter les lieux. Le premier par la grâce du blues noir qui colore ses oeuvres les plus matures, le second par la texture de la voix ainsi que par la manière de chanter la moiteur des champs de coton qui baignent sous le soleil sournois de l’Arizona, ce qui est assez paradoxal pour un Londonien. L’ombre de Mark Lanegan est évidemment présente, sans être pesante. Comme un parrain qui veillerait sur la légitimité d’une oeuvre.
Heavy Love bénéficie, entre-autres, de l’apport d’Alain Johannes (ex QOTSA) et de Jehnny Beth de Savages, cette dernière assurant les choeurs du morceau qui donne le titre de l’album ainsi que sur le très Tindersticks Disco Lights. Duke Garwood fait aussi une jolie incursion dans le culte vaudou avec le très reptilien et donc bien nommé Snake Man.
On pourrait encore allonger la liste des références, telles JJ Cale, dont l’esprit est omniprésent, ou encore Seasick Steve, avec qui il a pris l’habitude de jouer. Bref, vous l’aurez compris, on n’est pas ici pour faire la fête du slip. Duke Garwood est un artiste à découvrir d’urgence.
Heavy Love, paru ce 09 février 2015 chez Heavenly Recordings – PIAS.