[dropcap]D[/dropcap]ans Eliete, la vie normale, Dulce Maria Cardoso raconte l’histoire d’une femme de 42 ans qui étouffe dans sa vie quotidienne au cœur d’un Portugal qui évolue tout en restant marqué par son passé salazariste.
Délaissée par son mari et ses deux filles, sa vie lui semble morne. La maladie de sa grand-mère qui perd la tête va la plonger dans un questionnement profond, un examen du passé et un retour à soi qui la changera à jamais.
Ce roman est mené tambour battant. Sans respiration. Comme s’il y avait une urgence de tout dire, de tout raconter. Les mots de Dulce Maria Cardoso sont justes, forts, remplis d’émotion. Elle conte avec force et mouvement le quotidien et les pensées de son héroïne.
Quand j’étais avec les autres pour proches que l’on soit, je n’étais jamais vraiment moi-même, quand j’étais avec les autres, je jouais le rôle que j’avais tacitement négocier avec eux, et les autres avec moi n’étaient pas vraiment eux non plus , ils jouaient le rôle qu’ils avaient tacitement négocié avec moi, et une fois les rôles définis, la relation fonctionnait avec des signaux et contre signaux, c’était comme ça avec Jorge, avec Mélina et avec tout le monde.
Eliete s’ausculte, s’interroge, se retourne sur sa vie. Mille et une pensées lui viennent. Les anecdotes s’enchainent à un rythme effréné. Elle évoque son père décédé lorsqu’elle avait 5 ans, les relations tendues avec une mère qui ne la comprend pas, son enfance où sa mère et sa grand-mère s’affrontaient régulièrement, les relations insatisfaisantes avec ses filles, son mari qui lui fait l’amour à jour fixe et qui ne la considère pas plus qu’un meuble de leur appartement …
Les siens s’éloignent et elle n’y peut rien. Elle semble invisible. Un soir alors que tout le Portugal célèbre la victoire de son équipe de foot en coupe de l’UEFA contre la France, elle se sent si seule qu’elle décide de se créer une autre vie sur Tinder, s’invente un personnage et le fait vivre comme on jouerait à un jeu vidéo. La simple virtualité ne suffit plus et elle saute le pas des rencontres et celui des aventures sexuelles sans lendemain. Ce cheminement la ramène vers elle-même, la réconcilie peu à peu avec son corps, son essence, avec ce qu’elle est. Ces amants de passage lui redonnent confiance et lui permettent de retrouver une forme d’intégrité, jusqu’à ce qu’un homme qui la désire pour ce qu’elle est rentre dans sa vie.
Ce roman qui se termine sur une révélation, ne s’achève pas avec la dernière page. L’histoire d’Eliete et surtout son évolution auront une suite !
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Eliete, la vie normale de Dulce Maria Cardoso
traduit du portugais par Élodie Dupau
Éditions Chandeigne, septembre 2020
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Image bandeau : Photo by Kelly Sikkema on Unsplash