[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]e train Fantôme. Voilà un titre et une couverture totalement intrigante. Ce noir tellement sombre, à peine éclairé par deux lampes à huile et trois chandelles, ces têtes de morts ou de fantômes traînant ci et là et surtout ce drôle de personnage, velu, cornu qui téléphone.
Une certaine inquiétude se lit dans les yeux des enfants mais aussi une curiosité totale !
Pourtant attention à ne pas mettre cet album entre toutes les mains. Il y est question de suicide. L’un des personnages, Jonas, adolescent, fugue après une grande dispute avec ses parents qui ne le comprennent pas. Sa petite sœur, la vraie héroïne, Lina, bientôt huit, va partir le lendemain à sa recherche.
L’après-midi, après l’école, Lina traverse les barbelés autour de l’ancienne fête foraine abandonnée depuis des dizaines d’années.
Lina sait que Jonas vient souvent ici. Pour rêver, respirer.
Commence alors, l’aventure de Lina, dans des décors de fête foraine, à la fois somptueux et terrifiants.
Le découpage des auteurs est extrêmement réussi. On passe par des doubles pages aux détails fabuleux, à des pages aussi doubles mais que l’on lit horizontalement. Tout cela donne l’impression d’un voyage, nous sommes dans le même train fantôme que Lina. Nous vivons ses aventures et échappons aux monstres en même temps qu’elle !
La fantasmagorie prend le dessus. Un contrôleur demande à Lina, en guise de ticket, un bras ou une jambe. Elle le fuit très vite.
Et puis, il y a ce téléphone que nous avons vu en première de couverture. Qui révélera son secret et le monstre qui donnera un précieux conseil à Lina, tout en précisant :
Arrêtez immédiatement de pleurnicher ! On n’aime pas ça, les pleurnicheurs, ici !
Le train fantôme, au delà de ses gravures sombres, est une histoire plutôt triste même si l’amour d’une sœur pour son grand frère reste très présent et permet de sauver la situation.
Les éditions Sarbacane conseillent ce livre à partir de 7 ans. Disons qu’il faut des enfants qui aiment se faire peur.
J’imagine qu’à cet âge, la thématique du suicide, ne sera pas perçue. Et tant mieux. Cela dit les auteurs l’effleurent et nomment cela « l’autre rive ». Tout est en retenue en réalité.
Par contre, ce qui est prégnant, c’est bien le courage de Lena qui tente tout pour retrouver son grand frère dont elle a tant besoin !
Un album extraordinaire, tant au niveau du texte, des thèmes abordés que des gravures en taille-douce, dite manière noire de Pierre Vaquez dont vous pouvez trouver le travail ici.
Un véritable coup de cœur puissant et durable ! Précipitez-vous !
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Le train fantôme
de Didier Lévy et Pierre Vaquez
éditions Sarbacane, octobre 2019
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Image à la une : Le train fantôme / Didier Lévy et Pierre Vaquez / éditions Sarbacane