[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#008080″]A[/mks_dropcap]kira Kurosawa, né le 23 mars 1910 et décédé le 6 septembre 1998, est considéré comme le cinéaste japonais le plus célèbre et le plus influent de l’histoire avec ses compatriotes Yasujirō Ozu et Kenji Mizoguchi.
Élevé dans une famille qui combine traditionalisme et idées plus modernes, la jeunesse du futur cinéaste est marquée par plusieurs épisodes dramatiques qui l’influenceront : le décès de sa plus jeune sœur en 1920 et le grand tremblement de terre du Kanto en 1923. Étudiant aux Beaux-Arts et peintre de formation, le hasard l’amène à se présenter à une sélection de la Toho, l’une des plus grandes maisons de production de cinéma japonais.
Engagé comme assistant réalisateur, il passe à la réalisation dès 1943 avec La Légende du Grand Judo. Il se fait rapidement remarquer avec ses œuvres empreintes d’humanisme et son rejet du cinéma contemplatif prisé par ses compatriotes.
Affectionnant les personnages complexes et les situations dramatiques, il s’attache à décrire la réalité crue et les maux de la société nippone : la pauvreté (Les Bas-Fonds, 1957), la violence urbaine (Chien Enragé, 1949), la maladie et l’immobilité des fonctionnaires (Vivre, 1952), la destruction de l’environnement (Rêves, 1990), la vieillesse (Madadayo, 1993)… Il représente fréquemment des scènes oniriques en utilisant des décors de soie peinte, et sa mise en scène est remarquable par sa précision d’orfèvre et son incroyable inventivité visuelle.
Avec le superbe Rashōmon (1950), Kurosawa est le premier japonais à recevoir une récompense internationale majeure : le Lion d’Or de la Mostra de Venise en 1951, récompense suivie par une diffusion en Europe et en Amérique du Nord. Le succès de ce film ouvre les portes de l’Occident au cinéma japonais et à ses artistes, réalisateurs et acteurs, et plus largement au cinéma asiatique.
Des années 1950 au début des années 1960, Kurosawa réalise environ un film par an, dont Vivre (1952), Les Sept Samouraïs (1954) et Yojimbo (1961).
Si sa carrière est moins prolifique par la suite, ses derniers travaux dont Kagemusha, l’Ombre du guerrier (1980) et Ran (1985), grandes fresques médiévales, lui permettent de remporter de nouvelles récompenses, notamment la Palme d’or à Cannes pour le premier.
En 57 ans de carrière cinématographique, il a réalisé pas moins de 30 films.
Ce que vous ne dites pas et qui influença très certainement le plus l’orientation de carrière de Kuro est que son frère aîné était un « benshi », ce qui lui permit de découvrir tous les cinémas (et principalement amerlocain, dont il est assez proche dans beaucoup de ses réalisations – et inversement) très jeune et à l’œil.
D’ailleurs je conseille la lecture du roman « En attendant le soleil » de Tsuji qui reconstruit l’histoire de Kuro de manière très interessante.
Vous avez tout à fait raison, et si mes souvenirs sont bons, ce frère « benshi », c’est-à-dire commentateur de films muets pour les non-initiés, s’est suicidé lors de l’avènement du cinéma parlant. Mais hélas on ne peut tout dire, d’autant que les éphémérides sont sensés être « courts » et que je déroge toujours à la règle 🙂