[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]S[/mks_dropcap]i je vous dis « Elizabeth Montgomery », vous pensez à ? …. ? Mais si enfin ! Cette jolie jeune femme blonde à l’air mutin, qui remue son nez d’une façon inimitable dans ?…. Ma sorcière bien-aimée, bien sûr, cette série culte des années 60! Mais si l’actrice connut le succès grâce au rôle de Samantha, elle eut une carrière longue et prolifique, principalement de télévision, mais aussi de cinéma, que beaucoup d’entre nous ignorent.
Née le 15 avril 1933 à Los Angeles, fille de l’acteur Robert Montgomery et de l’actrice de théâtre et de cinéma Elizabeth Daniel Allen, Elizabeth développe très jeune un goût pour le théâtre et la comédie, que son père tente de décourager. Malgré ce, elle part à New York et étudie l’art dramatique pendant plusieurs années. Elle démarre finalement à 19 ans dans l’émission de son père, conscient de son talent. Elle y fait de nombreuses apparitions, qui la font remarquer. Dans les années 50, elle commence à tourner dans nombres de séries télévisées célèbres à l’époque, et obtient son premier rôle au cinéma en 1955 dans Condamné au silence du réalisateur Otto Preminger, avec Gary Cooper, pas moins ! Elle obtiendra d’autres rôles au cinéma, notamment, en 1963 dans La Revanche du Sicilien avec les célèbres Telly Savalas et Sammy Davis Jr, et Mercredi soir, 9 heures aux côtés du beau Dean Martin.
Elle reste toutefois très fidèle à la télévision en participant à plusieurs séries populaires, dont Alfred Hitchcock Presents, La Quatrième Dimension et Les Incorruptibles. De 1964 à 1972, elle interprète le rôle de la jolie et malicieuse Samantha aux côtés de Dick York puis de Dick Sargent, dans le rôle de Jean-Pierre, son mari, dans la série Ma sorcière bien-aimée. Elle y incarne une gentille sorcière mariée à un mortel, à la grande déception de sa mère Endora, la formidable Agnes Moorehaed, qui harcèle le pauvre mari (un peu benêt, il est vrai) et ne cesse de lui jeter des sorts. La série pleine de gags, d’aventures loufoques, de rebondissements et de magie, connaît un succès international. Elizabeth est nommée cinq fois de suite au Primetime Emmy Award de la meilleure actrice dans une série télévisée comique pour ce rôle, ainsi qu’à quatre Golden Globe de la meilleure actrice dans une série télévisée musicale ou comique.
En 1972, après la fin de cette série populaire, Elizabeth veut changer de registre pour faire oublier son personnage et s’intéresse à des rôles dramatiques à la télévision. Parmi eux, Une affaire de viol en 1974, qui aborde un sujet tabou et fait grand bruit aux Etats-Unis, ou La Légende de Lizzie Borden* en 1975, tiré d’un fait divers célèbre qui secoua l’Amérique en 1892. Elle y incarne Lizzie, accusée d’avoir assassiné son père et sa belle-mère à coups de hache. Elle continue à tourner et se lance à la fin des années 80 dans la narration de divers documentaires, dont l’un recevra l’Oscar du meilleur documentaire en 1993. Libérale et militante, l’actrice n’hésite pas à exposer ses convictions personnelles, militant pour la défense des droits des femmes, des homosexuels aux côtés de son ami Dick Sargent, et des minorités ethniques.
Elle tourne jusqu’en 1995, date à laquelle elle tombe malade, et meurt le 18 mai de la même année. Nominée maintes fois au cours de sa carrière, l’actrice n’obtint jamais de récompenses mais une étoile lui a été attribuée à titre posthume sur le Walk of fame à Hollywood en 2008.
Avouez… Vous aussi, vous essayiez de remuer le nez comme Samantha, n’est-ce pas ? Moi, je n’y suis jamais parvenue… Et vous ?
*L’affaire Borden vous intrigue ? Lisez le remarquable roman de Sarah Schmidt, Les soeurs de Fall River, traduit par Mathilde Bach, éditions Rivages.