[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]À[/mks_dropcap] la sortie de Separations en 1992, Pulp et son leader Jarvis Cocker sortent d’une période pour le moins triste. Leur dernier album, le fabuleux Freaks de 1987 n’a pas rencontré le succès escompté et si l’enregistrement de Separations date de 1989, il aura fallu attendre un long moment pour que ce disque voit enfin le jour chez Fire records.
Jarvis Cocker repart à nouveau avec un tout nouveau groupe, seuls Russel Senior et Candida Doyle survivent à la noirceur de Freaks mais l’ensemble reste fragile et notre grande tige envisage de tout laisser tomber pour se lancer dans le cinéma.
À ce moment là, Pulp est encore loin de la machine à tubes qu’il va devenir mais c’est bel et bien Separations qui va véritablement lancer la carrière du groupe. Le morceau My Legendary Girlfriend se fait en effet remarquer notamment par le NME et en France par Bernard Lenoir qui le diffuse en boucle. Cet improbable succès d’une chanson de près de 7 minutes à l’intro interminable va changer complètement la donne et annoncer l’explosion médiatique du groupe.
Réécouter Separations 26 ans plus tard reste un délice. Si la partie cheap des synthés très présents ne cesse d’étonner, il faut surtout se concentrer sur les paroles et la voix de Jarvis. Cette voix si particulière, à la fois grave quand il utilise son phrasé-parlé et plutôt aiguë quand il se lance dans ses lamentations, fait certainement partie des grandes réussites du disque.
Celui ci me semble coupé en deux parties. Une première assez pop, parfois folk (avec le violon) et une seconde plus orientée dance mais tout aussi réussie. L’album confirme le talent de Jarvis, aussi doué pour des textes d’une tristesse absolue, You Don’t Want Me Anymore ou She’s Dead en tête, que pour des mélodies imparables comme Countdown ou This House Is Condemned.
Separations, au pluriel, disque de rupture amoureuse, de rupture musicale aussi. Pulp prend ses racines quelque part entre It et Freaks et annonce la grandeur et le lyrisme qui permettra l’éclosion des grands albums suivants, Different Class, tout en haut de la pile, et son fameux Common People (entre autres) trois ans plus tard.
Non mais quel album quoi !!!
merci à Seb Gobi pour sa grande participation!