[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]S[/mks_dropcap]i je devais citer un de ses films, ce serait sans aucun doute Boulevard du crépuscule (1950), qui la met en scène en star déchue du cinéma muet. Ce qu’elle était effectivement devenue, comme nombre de stars de son temps. Gloria Josephine May Swanson (27 mars 1899-4 avril 1983) est une actrice américaine dont les cinéphiles connaissent bien le visage. Elle commence à faire de la figuration à 16 ans puis fait ses débuts devant les caméras en 1915 dans une petite série de fictions, notamment aux côtés de Charles Chaplin dans Charlot débute, mais surtout dans The Fable of Elvira, The Broken Pledge ou A Dash of Courage (1916).
Élégante, sophistiquée et sensuelle, Gloria entretient soigneusement son image de femme fatale et affole la gent masculine. Femme de tête, elle n’accepte pas de se laisser diriger, même par les grands studios. Elle fera même le choix de monter sa propre maison de production avec Joseph Kennedy, le patriarche du clan, qui sera son amant pendant quelques années. Son rôle dans Faiblesse humaine, où elle joue le rôle d’une prostituée violée par un religieux fanatique, lui vaut en 1928 sa première nomination à l’Oscar de la meilleure actrice. Mais l’entreprise sera un échec monumental.
Elle défraye la chronique en affichant ses nombreuses liaisons et se maria 6 fois. Comme nombre d’acteurs et réalisateurs de l’époque, l’arrivée du cinéma parlant voit décliner sa carrière. En 1929, ses performances dans L’intruse, son premier film parlant, lui permettent cependant de récolter sa seconde nomination aux Oscars. Elle revient à la comédie avec Quelle veuve ! et Indiscret, en 1931. Ses prestations sont peu convaincantes et certains journalistes la poussent à se retirer, ce qu’elle fait en 1934, travaillant alors pour la radio et le théâtre.
Elle revient sur les écrans 7 ans plus tard dans le film de Jack Hively, Father Takes a Wife, mais c’est un échec. Le génial Billy Wilder lui offre une seconde chance en 1950, en lui donnant le rôle principal de son remarquable Boulevard du crépuscule. Elle y incarne la grande Norma Desmond, ancienne gloire déchue du cinéma muet, qui vit recluse et à demi-folle dans sa maison de Beverly Hills. Ironie du sort, le formidable Erich Von Stroheim, lui-même ancien acteur et réalisateur de cinéma muet tombé dans l’oubli, interprète le rôle de son fidèle valet. Le film, à découvrir ab-so-lu-ment, est un énorme succès : les récompenses pleuvent et Gloria est citée pour la troisième fois à l’Oscar de la Meilleure actrice. Après cette prestation, elle apparaît dans deux films mineurs et joue même son propre rôle dans le film catastrophe 747 en péril, en 1974, avant de s’éteindre le 4 avril 1983 à New York.