Il y a d’abord cette pochette mythique où l’on voit poser Madonna, tête en arrière, de manière lascive devant l’objectif du complice et doué Herb Ritts, un visuel en parfaite corrélation avec ce nom de Madone.
Il y a ensuite ce réservoir de tubes incroyables, de l’hispanisante La Isla Bonita, d’abord composé pour l’album Bad de Michael Jackson mais refusé par ce dernier, à Papa Don’t Preach, dédicacé au Pape, ce qui ne manqua pas de mettre le feu aux poudres à l’époque, ou bien encore Open Your Heart, True Blue et Live To Tell, sans doute l’un des titres les plus forts de la Ciccone.
True Blue, troisième album de Madonna, est celui qui assoira la chanteuse comme la Queen incontestable de la pop des années 80 et l’alter ego féminin des Prince et Michael Jackson. Enregistré début 1986, durant la première année du mariage de Madonna avec l’acteur américain Sean Penn, le disque est dédicacé à ce dernier, le gars le plus cool de l’univers, selon son épouse. Le titre de l’album viendrait d’ailleurs d’une expression favorite de Sean Penn et de sa vision très pure de l’amour.
Le disque marque une profonde évolution dans la carrière de l’artiste qui délaisse ses oripeaux de chanteuse midinette des night-clubs des deux premiers disques pour aborder ici des thèmes plus profonds servis par une voix beaucoup plus puissante et des orchestrations davantage travaillées, même si des titres comme Where’s The Party ou Jimmy Jimmy s’inscrivent dans la continuité des albums précédents. Signe de ce changement : la pochette intérieure de l’album ne présente aucune photo mais montre les crédits et les paroles des chansons. Madonna veut désormais être appréciée pour ses chansons et non son image.
True Blue est accueilli favorablement par les critiques à sa sortie et sera l’album le plus vendu au monde de l’année 1986. Il reste à ce jour un album indispensable de la pop des années 80 et nombre de ses tubes continuent à faire danser la planète.