[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]N[/mks_dropcap]euvième album de Bob Dylan, Nashville Skyline est aussi son plus court : 26 minutes !
Le disque surprend à sa sortie. D’abord, en raison cette nouvelle façon de chanter de l’artiste qui lâche son chant éraillé et nasillard habituel pour une voix de crooner enjôleuse. Ensuite, parce que Dylan s’essaie au genre un peu réac de la country, sur des thèmes bien éloignés de ses protest songs ou de ses envolées mystiques classiques. Ici, il est question d’histoires d’amour un peu idiotes. Un peu comme si l’artiste faisait un énorme doigt d’honneur à ceux qui le voyaient prophète en ces temps troubles de changement, comme lui-même l’avait chanté. La couverture nous le confirme. Dylan, qui nous avait habitué à des tronches sérieuses et peu affables, pose ici tout sourire et s’apprête à nous saluer : Nashville Skyline ne sera pas l’album de la révolution mais un délassement qui ne revendiquera rien.
Il n’en reste pas moins que Nashville Skyline est plaisant à écouter. On y retrouve deux classiques de l’artiste qui prouvent que malgré sa longueur et son propos, l’album n’est pas aussi futile qu’il le laisse paraitre. D’abord, son duo mythique avec Johnny Cash, Girl From the North Country, reprise d’un titre de The Freewheelin’ Bob Dylan, et la romantique Lay Lady Lay. Les côtoient des morceaux plus légers et pleins de jovialité comme Peggy Day ou To Be Alone with You, ou des titres en mode intimiste comme la très réussie I Threw It All Away ou la déprimée Tell Me That It Isn’t True.
Malgré des critiques divisés à sa sortie, le public accueillera favorablement Nashville Skyline qui connaîtra un succès commercial éclatant jusqu’à devenir n°1 au Royaume-Uni.