[dropcap]L[/dropcap]es réseaux sociaux (Facebook, Youtube etc.) sont souvent de précieux outils pour dénicher des secrets bien gardés. Tel fut le cas de ma découverte de Casper Iskov. Ce jeune danois basé à Copenhague enregistre régulièrement des vidéos sur Youtube sur lesquelles on le voit jouer d’excellentes reprises acoustiques (allez visiter sa chaîne Youtube Sonic Daydream). Ses interprétations ont toujours l’art de sublimer la version originale, et parfois même, la dépassent. Ces petits miracles forcent l’admiration et m’ont naturellement poussée à m’intéresser à son parcours multiple, celui d’un musicien singulier. Autodidacte et surdoué, Casper Iskov enchaîne les aventures musicales, seul ou accompagné.
Après Petrichor et Love Talk, son dernier projet est un duo et se nomme Ethics. Fondé avec son ami Mathias Risager, Ethics est la rencontre de deux personnalités à la fois opposées et complémentaires, dont les influences musicales ne se limitent pas à la sphère de l’indie pop rock. Leur premier EP Kiss Forever est sorti le 28 mai dernier sur le label danois W.A.S Entertainment. Les six titres séduisent par un son puissant et une dualité entre un habillage shoegaze et une instrumentation électronique plus actuelle. Des mélodies catchy qui évoquent la décennie 90 (celle d’Oasis, de Slowdive ou de My Bloody Valentine) scandées par des synthétiseurs et des boîtes à rythme. Des chansons contrastées, tour à tour puissantes (Delamare), dansantes (The pressure is mine), plus douces et éthérées (Kiss Forever) ou lorgnant vers l’électro (Valid), mais toujours composées avec la volonté d’expérimenter, l’envie de chercher autre chose, de créer un autre son…
Casper Iskov n’est peut-être pas le plus bavard des deux mais a bien voulu se prêter au jeu de l’interview.
Qui se cache derrière le nom d’Ethics ?
Casper : Mathias et moi nous sommes rencontrés au lycée en 2012. On a commencé à jouer ensemble dans un groupe, Love Talk. Nous étions quatre au départ mais seulement deux d’entre nous avions des idées suffisamment fortes pour conduire le navire de façon constructive et en faire un acte établi. Certains ont déménagé, d’autres ont eu des enfants, alors on a décidé de recommencer juste tous les deux. Moins d’avis, plus de productivité.
Comment se répartissent les tâches ?
Casper : On essaie de les partager entre nous, mais bien sûr, on est conscients de nos atouts et de nos faiblesses respectives. Fais ce en quoi tu es bon et laisse les autres faire le reste. En général, l’un de nous deux vient avec l’esquisse acoustique d’une chanson, une idée, ou un bout de texte, puis on travaille ensemble à partir de ces éléments.
Ce premier EP a un son très puissant avec beaucoup de couches.
Était-ce une intention dès le début ?
Casper : C’est Mathias Bang l’a produit avec Neil Robert Young comme co-coproducteur. On a toujours eu l’intention d’essayer de créer un effet orchestral en utilisant seulement deux guitares, en réglant chaque guitare différemment et en jouant les mêmes accords de manières différentes. Cela créé un effet harmonisant naturel, et tout à coup, une guitare sonne comme six. Ça nous rend un peu malades et las de voir la guitare traitée comme un instrument ennuyeux – ce qu’il peut être parfois… alors nous avons voulu essayer de faire autre chose.
On entend une dualité entre un son shoegaze qui nous plonge dans les années 90’s et des synthétiseurs et boîtes à rythme modernes qui nous ramènent dans le temps présent.
Casper : On a tous les deux des influences musicales qui s’étendent des Sugababes à The Garden, avec tout ce qui se trouve entre les deux. Ça se traduit par la musique que nous faisons. On a toujours eu envie de faire de la musique capable de réunir des gens ayant des goûts différents. Depuis quelques années, il semble qu’un énorme fossé se soit creusé entre les publics des concerts rock, pop et rap. Cela ne devrait tout simplement pas être comme ça. On ne devrait pas avoir peur des autres genres. C’est fluide et cela pose un problème uniquement si l’on considère que c’est un problème.
Quelle musique écoutiez-vous au moment de composer ces chansons ?
Casper : De tout. Certaines chansons de cet EP sont très anciennes et je me souviens que je n’écoutais pas beaucoup de musique rock en enregistrant ce disque. Je crois que Frank Ocean est l’artiste qui arrive en tête de mon top Spotify en 2020.
Pourquoi avoir changé le nom du groupe (de Black Ethics en Ethics) alors que le 1er single (Valid) était déjà sorti ?
Casper : C’était plus court, plus cool et plus puissant. Le timing pour le faire n’était sans doute pas bon, mais cette décision l’était.
Aujourd’hui, quels sont vos projets ?
Casper : On travaille sur un nouveau disque. On vient juste de s’installer dans un nouveau studio à Nørrebro (Copenhague). Cela demande pas mal d’organisation. On va donc passer l’été confiné dans un studio.
Envisagez-vous de donner des concerts quand ce sera de nouveau possible ?
Casper : Oui bien sûr. En ce moment, on répète et ça se fera dès que le monde ira mieux.
Quels sont les objectifs, les rêves d’Ethics ?
Casper : À court terme, on va travailler sur notre premier album. Cela va être notre priorité pour l’année qui vient et peut-être la suivante. Après ça, qui sait… je pense que nous avons envie de voir le monde dès que ce sera possible.
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Ethics
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Crédit photo : Sofi Hellberg Olsson