[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]Q[/mks_dropcap]uand on décide d’appeler son groupe Disappears, on peut craindre le pire et s’attendre à ce que l’aventure tourne court. Ce fut donc ce qui arriva au groupe de Brian Case et Noah Leger après 8 ans de bons et loyaux services et surtout 5 excellents disques.
Tel un phœnix dans le ciel de Chicago, ils ne tardèrent pas à renaitre de leurs cendres pour créer Facs, dont on écoute en ce moment même l’excellent deuxième essai intitulé Lifelike.
[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]A[/mks_dropcap] l’origine, ils étaient même trois à avoir fait le lien entre Disappears et FACS, puisque le guitariste Jonathan Van Herik avait prévu de poursuivre l’aventure, pour finalement laisser tomber juste avant la sortie de Negative Houses, le premier album de FACS, sorti il y a tout juste un an.
C’est la bassiste Alianna Kalaba (Celebration, Cat Power) qui vient le remplacer, Brian Case récupérant la guitare, en plus d’assurer les vocaux.
Pour ceux qui ont connu Disappears, dont Steve Shelley, l’ex Sonic Youth fut un membre éphémère, ils seront en terrain connu, tant le trio puise sa sombre musique dans le souvenir de Pre Language et Era, les meilleurs disques de leur première incarnation.
Mixé par l’omnipotent John Congleton, Lifelike continue dans cette veine post-punk sombre et abrasive née sous Joy Division et Bauhaus.
L’album, court, 6 morceaux pour à peine 30 minutes, est dense et perturbant, tissant un lien entre A Place To Bury Strangers et Preoccupations.
[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]A[/mks_dropcap]bstraite et minimaliste, la musique de FACS ne se donne pas facilement. On sort même perturbé de l’expérience que le trio nous propose, tout au long de Lifelike, voire carrément achevé lorsque se terminent les dernières notes de l’épique Total History, morceau phare de l’album et ses 8 minutes sous haute tension.
Étirant le temps et l’espace FACS alterne entre brutalité sonique et lourds silences portés par les vocaux hantés et triturés de Brian Case. In Time, le second morceau en est parfait exemple, la puissance sonore d’Oneida aux services d’une mélodie torturée à la Wire, le sentiment d’être enfermé dans une cave humide entouré de quelques serpents fort peu aimables.
La parole est rare chez FACS, le constat de solitude et de vide est cinglant.
C’est une lave froide qui s’écoule des guitares d’Another Country ou le très joy-divisionien Anti-Body.
Sans peur de me tromper, ce n’est pas là qu’on trouvera le tube de l’été, mais par contre, le trio de Chicago nous offre là la bande son idéale pour traîner son mal-être dans quelques zones industrielles déliquescentes.