Adeptes du kleenex facile ou soit-disant coeur de pierre, vous n’échapperez pas au pouvoir du mélodrame et du meilleur : celui qui a fait verser le plus de larmes dans l’histoire du cinéma. Une sélection à en titiller l’appareil lacrymal des plus impitoyables.
Aux grands moyens les grands maux ! Focus sur les films hollywoodiens et européens les plus larmoyants de chaque décennie, depuis le paléolithique supérieur jusqu’à nos jours :
Maudite soit la guerre : Ce film belge d’Alfred Machin, réalisé à la veille de la Première Guerre mondiale fait péter l’émotion en avant-goût du conflit, avec tous les ingrédients nécessaires : puissances ennemies, rivalités inconciliables, batailles farouches, mais aussi forcément un amour impossible…
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Le Kid : film muet américain réalisé par Charlie Chaplin en 1921.Pour son premier long métrage, Charlot fait le vitrier et recueille un enfant lâchement abandonné par sa mère. De cette relation naît une complicité entre le trottoir et la chambre. Un véritable hymne à l’amour poignant, dénonçant l’ignominie de la misère humaine.
Autant en emporte le vent : produit par le réalisateur américain Victor Fleming en 1939, le plus gros succès de l’histoire du cinéma. Un bonheur pour l’industrie du mouchoir ! Aux États-Unis pendant la guerre civile, Scarlett O’hara en pince pour un homme marié à sa cousine Mélanie. Par dépit ou de rage, elle épouse le frère de Mélanie, qui, aïe aïe aïe, meurt peu de temps après au combat. Elle fait alors une nouvelle rencontre… Amour vache, drame implacable, guerre meurtrière, tragédie vertigineuse sont autant d’éléments qui font de ce mélodrame un chef-d’œuvre imputrescible.
Les plus belles années de notre vie : Film de William Wyler sorti en 1946. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, trois soldats dans un avion qui les ramène à leur ville natale. Le retour dans leurs foyers les laisse fortement désappointés, voire dépités, voire déprimés. Un hommage très appuyé aux combattants de cette guerre, qui montre que se réinsérer dans une société bouleversée, c’est pas si fastoche.
Un tramway nommé Désir : Film américain réalisé en 1951 par Elia Kazan ose le drame et l’irruption de pulsions sexuelles jusque là l’objet d’un tabou idiot. Blanche Dubois souhaite rejoindre sa sœur Stella à la Nouvelle-Orléans. Mais patatras ! Sa moitié, ouvrier polonais un peu bougre, veut découvrir le passé de sa nouvelle belle-sœur. De quoi étaler la déchéance et l’impuissance de deux femmes, écartelées entre mari et sœur.
L’incompris : Film réalisé en 1966 par l’Italien Luigi Comencini. Le consul du Royaume-Uni à Florence, Sir Duncombe, vient de perdre son épouse. Pas d’bol. Il demande à Andrea, son fils aîné qu’il juge assez mûr, de ne rien dire au plus jeune frère Milo. Andrea, sensible introverti a le deuil discret. Son paternel le délaisse pour protéger son plus jeune fils (Milo, essayez de suivre). Une histoire à pleurer qui pointe du doigt mouillé la liberté volée d’un enfant projeté violemment dans le monde sec des adultes.
Tous les autres s’appellent Ali : du réalisateur allemand Rainer Werner Fassbiner (1974) raconte la rencontre amoureuse de la veuve Emmi, la soixantaine gaillarde, et d’Ali, immigré marocain. De quoi semer la zone dans leur entourage. Une idylle contrariée par le racisme, une bonne leçon sur la cruauté humaine. Et heureusement, happy end, le triomphe de l’amour.
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Une chambre en ville : du réalisateur français Jacques Demy, sorti en 1982.L’histoire d’une passion qui naît dans les années 50 à Nantes, entre un prolo, François, et une bourge, Edith. Mais, tadam, François est déjà fiancé et Edith déjà épousée par un jaloux. Elle est aussi la fille de la logeuse de François. Ca va pas être facile. Mais comment résister à la passion tout en chantant ?
La ligne verte : Film de Franck Darabont, sorti en 1999. Paul Edgecomb est hanté par ses souvenirs. Gardien-chef d’un pénitencier, chargé de veiller au bon déroulement des exécutions en adoucissant les derniers moments des condamnés. Parmi ses « clients », le brave John Coffey, accusé du viol et du meurtre de deux fillettes. L’histoire bouleversifiante d’une amitié inattendue.
Million dollar baby : réalisé par Clint Eastwood en 2004. Rejeté par sa fille, l’entraîneur de boxe Frankie Dunn s’est replié sur lui-même et évite toute relation qui pourrait accroître sa douleur et sa culpabilité. Mais déboule Maggie Fitzgerald ! Frankie se laisse convaincre par l’inflexible détermination de la jeune femme qui ne vise que l’uppercut. Une relation mouvementée, sans jeu de jambes, tour à tour stimulante et exaspérante, qui dévoile une complicité inattendue. Et ça fait chialer !
The impossible : de Juan Antonio Bayona. Sorti en 2012, ce drame inspiré d’une histoire cruellement vraie embarque dans les petites histoires pas drôles d’une famille en vacances en Thaïlande. Les voilà séparés par une implacable catastrophe naturelle. Tous les moyens sont bons pour survivre. Depuis cette promo pour la destination Thaïlande, les tours opérateurs sont consternés.
Regardez la bande annonce ici.
Parce que l’argent ne fait pas le malheur, le mélodrame n’est pas réservé aux productions occidentales. Les pays émergents ont eux aussi apporté leurs flots de larmes. Les gamins et les vioques, les blancs et les jaunes, les gonzes et les gonzesses, les prolos et les patrons, tout le monde a mouillé son mouchoir. Retour sur les chefs-d’œuvre les plus connus.
Il était un père : Réalisé par Yasujiro Ozu, sorti en 1942 et inédit en France jusqu’en 2005, évoque la relation paisible entre un enseignant et son fiston, que le destin vient lâchement perturber. Lors d’un voyage scolaire, un élève se noie dans un lac. Plouf. L’enseignant se mouille : il prend la responsabilité de l’accident et démissionne, part avec son fils, direction terre natale. Mais c’est pas tout, il lui annonce qu’ils vont être séparés. Quelques années plus tard, ils se retrouvent. Le fils est devenu enseignant – comme papa…
Los Olvidados : réalisé en 1950 par Luis Buñuel est un film qui plonge sans élan dans un quartier défavorisé du Mexique où la misère règne. Un groupe de jeunes plus ou moins délaissé par ses parents s’organise en bande pour survivre plus ou moins. On aura tout : une petite frappe sortie d’une maison de redressement, un aveugle qu’on attaque, une balance qu’on trucide plutôt plus que moins…
Voyage à Tokyo : Film de Yasujiro Ozu, sorti en 1953. Attention, le système familial du Japon commence à se désintégrer. Un couple de retraités vient retrouver ses enfants à Tokyo, mais ces petits ingrats sont trop absorbés par leur quotidien pour leur porter attention. La vie est un cortège de larmes.
In the Mood for Love, (花樣年華 en version originale) : réalisé en 2000 par Wong Kar-wai. Monsieur Chow, rédacteur en chef d’un journal local et madame Chan, secrétaire de monsieur Ho, emménagent avec leurs conjoints, le même jour, dans des appartements voisins, le premier chez monsieur Koo et la seconde chez madame Suen. Imaginez la suite …
Le vent se lève : dernier film d’animation du réalisateur japonais Miyazaki, sorti en 2012. Jiro rêve de voler et de dessiner des avions. Bigleux, il risque pas de devenir pilote ! Tant pis, il devra se contenter de laisser son génie l’imposer rapidement comme l’un des plus grands ingénieurs du monde. Un récit inspiré du réel aussi soufflant qu’époustouflant. Du Miyazaki dans toute sa splendeur, d’une puissance larmoyante qui fait rêver chez Kleenex.
Une liste – non exhaustive – qui a de quoi faire grimper le lacrymomètre des plus sensibles comme des moins tendres. A vos mouchoirs. Prêts ? Pleurez !
Article écrit par Aline Poree du site Preview 3 Continents Info.
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