Helluvah
Fire Architecture
Araki Records / Jarane / Deadbees Records
25 octobre 2024
On a beau se targuer d’avoir l’oreille curieuse, il nous arrive encore de faire de magnifiques découvertes, alors que l’artiste en question a déjà quelques disques au compteur. C’est le cas aujourd’hui avec Helluvah, le nom de scène de Camille Warmé, musicienne française biberonnée à la Britpop, qui nous met une belle claque avec son magnifique Fire Architecture, tout juste sorti chez un beau trio de labels, Araki Records, Dead Bees Records et Jarane.
C’est déjà en effet le cinquième album d’Helluvah, enregistré en compagnie de son collaborateur habituel BobX, alors que le tout premier, Emotion Pills, date déjà de 2008, entraînant des comparaisons assez faciles mais cependant justifiées avec PJ Harvey.
On s’est fait une belle séance de rattrapage, on recommandera ainsi les excellents Long Distance Runners (2015) et Lonely Riots (2020), démontrant au fil des écoutes, un univers mouvant et passionnant, prenant de plus en plus d’assurance et introduisant de l’électro à l’indie rock et la pop des débuts et symbolisé par un nombre de chansons interprétées toujours croissant , et de très belle manière, en français.
Le disque commence sous les meilleurs auspices, avec…Best Auspices, forcément, on ne pouvait pas dire autrement, mais c’est vrai que dès les premières notes, on accroche direct, de la voix aux multiples facettes à l’ambiance d’une lumineuse noirceur. L’imparable La Nuit Américaine fait monter la tension, les guitares lézardent le mur du son, la basse est énorme. One Misfortune ou We Want Revenge, la colère est là, intense, dansante, cold wave et post-punk sur des harmonies pop.
Fire Architecture ne vous lâche pas d’un iota, First Time a des allures de The Cure de notre lointaine jeunesse, Somewhere Uncertain nous fait grimper aux rideaux, vous en voulez encore, Cold Rage And Blood, rien que le titre….
Lo-fi aux belles harmonies ou pop plongée dans l’électro, les titres s’enchainent magnifiquement, The River, I Want It Solid, jusqu’au final Celebrate, oui, célébrons ce remarquable Fire Architecture, très, très gros coup de cœur pour Helluvah, une artiste à (re)découvrir !