[dropcap]N[/dropcap]ouveau venu dans l’univers du polar anglais Alex North ? L’éditeur, Seuil, parle lui-même d’un pseudonyme. Mais pour l’instant, aucune autre nouvelle. Quoi qu’il en soit, L’Homme aux murmures est un polar très bien maîtrisé. Une intrigue solide, des rebondissements, de la psychologie, de la peur, un soupçon de Thomas Harris (l’idée de reprendre les papillons), un petit peu de Stephen King (un enfant qui parle à une petite fille imaginaire).
Jamais on ne lâche ni les personnages ni l’avancement de l’enquête, des enquêtes avec les sauts dans le passé. Il faut parfois avoir le cœur bien accroché.
Le thème n’est pas des plus évidents ni des plus faciles : enlèvements et meurtres d’enfants.
Dans la petite ville de Featherbank, Frank Carter a tué cinq petits garçons. Seuls quatre corps ont été découverts. Le policier vieillissant Pete Willis, qui a réussi à arrêter l’homme, continue de chercher le dernier corps. Depuis vingt ans. Mais voilà qu’un autre garçon disparaît. Il est abandonné, mort, deux mois plus tard. L’homme aux murmures serait-il de retour ?
C’est alors cette enquête que nous suivons. Pas à pas. Avec les doutes, les tourments, la douleur de la famille et celle des enquêteurs.
Parallèlement, nous faisons la connaissance d’un écrivain à la dérive, Tom et de son jeune fils, Jake. L’épouse de Tom, mère de son garçon, est décédée quelques mois plus tôt. La communication père-fils reste très compliquée. Tom et Jake s’installent à Featherbank, pour commencer une nouvelle vie.
Alex North réussit parfaitement son coup. S’il nous prévient de quelques rebondissements via des informations distillées ça et là, d’autres, pourtant particulièrement importantes, sont passées sous silence jusqu’à ce qu’elles éclatent sous nos yeux. La surprise est alors grande et laisse le lecteur revenir en arrière, voir ce qu’il raté éventuellement. Là, chapeau ! À la santé d’Alex North.
Il sent dans sa poitrine, à côté de l’envie de boire, un sentiment qu’il n’ a plus éprouvé depuis longtemps. Pourtant, il n’y pas de raison. Mais c’est insensé, elle est là. L’espérance. Alex North
Ses personnages sont fouillés et puissamment décrits, finement même, à l’image des monologues de l’inspecteur Willis, ancien alcoolique repenti, toujours combattant sa maladie, jamais loin de céder mais résistant toujours.
De même, les réflexions intérieures du petit Jack sont douloureuses et nous embarquent dans la terreur et l’angoisse qui le tiennent depuis le décès de sa mère. Enfin, il y a son père. Qui fait tout son possible. Qui n’y arrive pas et souffre tout autant. Ces deux-là sont souvent émouvants.
L’Homme aux murmures est une belle réussite. Un polar noir avec une petite dose de lumière qui tente de percer parfois dans la nuit et la souffrance.
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L’Homme aux murmures
d’Alex North
Traduit de l’anglais par Brigitte Remy-Hébert
Éditions du Seuil – 5 mars 2020
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Photo : Sankavi/Unsplash