Voilà un livre étrange. Encensé par la critique lors de la rentrée littéraire, il me tomba pourtant assez souvent des mains.
Certes, l’oeuvre est bien écrite, on s’y retrouve de ce côté là. Les premières pages sur la fin de la guerre dans le Pacifique, contre les Japonais se lisent avec envie.
Un premier chapitre engageant donc. Réellement.
Le problème ? Ça se gâte assez vite. Et ça continue pendant tout le livre.
J’ai eu l’impression de lire quelque chose qui n’était pas assez travaillé au niveau de la narration, que l’auteur confondait son désir de raconter des histoires et celui de suivre une histoire en particulier. Que Salter ait voulu plaquer maintes anecdotes dans son roman, pourquoi pas, du moment que ça ne nuit pas au principal. Des personnages apparaissent, aux liens très ténus avec le héros, Salter développe une petite intrigue sur eux, qui dure une page ou deux et repart abruptement sur son personnage principal. De ces hommes, de ces femmes dont il vient de nous entretenir, plus de trace ensuite. Ils ont disparu.
Il n’y a pas grand chose à dire de ce livre. Les passions y sont racontées tranquillement, sans excès, elles vont et viennent. Passent et changent.
Ca doit finalement être le but de Salter que de faire de la vie de son Philip Bowman quelque chose de banal, presque d’insignifiant. Ainsi raconte-t-il une existence qui ressemble à tant d’autres. Y a-t-il ici un hommage à Philip Roth et « Everyman » ? L’analogie Philip Bowman- Philip Roth et le nom même de Bowman par rapport « everyman »?
Si telle était l’intention de Salter, merci à lui, il confirme qu’il faut retourner lire Roth de toute urgence!