[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]S’[/mks_dropcap]engager dans la lecture de L’Échange est une épreuve intense. J’ai souvent pensé à GB84 de David Peace au fil de ce roman d’Eugenia Almeida. La politique y est au centre, les magouilles, les meurtres, le destin de quelques personnages qui s’acharnent à rétablir la vérité.
Si la langue de David Peace était répétitive et dense, souvent incantatoire, celle d’Almeida est plus neutre, faite de dialogues et de chapitres courts qui s’enchaînent très vite, chapitres que l’on lit les uns après les autres tant ils nous prennent à la gorge, tant l’envie de savoir, de progresser dans l’enquête est grande.
Eugenia Almeida nous propose d’ailleurs une enquête au long cours, qui ne révèle sa vérité que dans les toutes dernières pages.
Une jeune fille, à la sortie d’un bar, a menacé un homme d’un pistolet. Celui-ci est parti sans réagir. Celle qui le visait s’est suicidée.
Guyot, un journaliste, commence à enquêter. Il ne trouve pas grand chose au départ mais s’acharne, veut comprendre. A force de fouiller, bien sûr, il avance. Et plus il avance, plus il va être en proie au danger. On lui demande gentiment d’abandonner son enquête.
Il ne cède pas.
Des gens autour de lui sont tués.
La dictature pourtant disparue refait surface à travers les destins et Eugenia Almeida nous en propose un pan, à vif.
L’Echange d’Eugenia Almeida, traduit de l’espagnol (Argentine) par François Gaudry, éditions Métailié, août 2016