[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]F[/mks_dropcap]iona Maye, magistrate spécialisée dans le droit de la famille est en crise. A 59 ans, son mari désire vivre une dernière aventure amoureuse car il n’est plus satisfait de son mariage.
Fiona, malgré cela, continue de travailler et doit se pencher d’urgence sur le cas d’Adam Henry, 18 ans dans trois mois, atteint d’une grave leucémie et qui refuse les traitements au nom de sa religion car ceux-ci impliqueraient une transfusion sanguine.
Ian McEwan, auteur reconnu (le très troublant Sur la plage du chesil par exemple), mène plusieurs intrigues de front : la crise conjugale de Fiona et son mari, la décision qu’elle doit rendre à propos d’Adam et de longues descriptions d’affaires qui reviennent à sa mémoire.
Fiona décrit ainsi des décisions éthiques, des jurisprudences en cours. La partie où les parents du jeune homme sont interrogés sur leur religion et les conséquences d’un refus de traitement par Adam sont très fortes.
C’est un roman plutôt sombre que propose McEwan. Au delà de la partie technique et de décisions de juge en charge des familles, il met en scène ces deux personnages que rien ne prédestinait à se rencontrer et qui pourtant se croisent et arrivent à échanger.
Le lien d’autorité entre eux semble parfois basculer si bien que le lecteur peut lui-même se mettre à la place des protagonistes.
De juge et décisionnaire, Fiona va finir par subir les choses, en être plus ou moins perdue.
C’est dans ces soucis du quotidien, du temps qui passe et des questions qui demeurent que McEwan se fait le plus universel.
L’intérêt de l’enfant de Ian McEwan, traduit de l’anglais par France Camus-Pichon, Editions Gallimard, collection Du monde entier, octobre 2015