[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#757575″]L[/mks_dropcap]e 3 février 2015, Marina, la compagne de Jean-Michel Espitallier décédait. L’auteur avait commencé à écrire le récit de cette mort. Il continue après, écrivant sa souffrance durant un an. La première année est le journal du deuil concédé tel quel aux lecteurs. Médium pour l’endeuillé, il en devient dans sa version publiée aux éditions inculte, un document littéraire émouvant, s’inscrivant dans la littérature du deuil et donc celle du temps.
Dans l’épreuve que raconte Jean-Michel Espitallier, les détails et les parallèles sont inévitablement reliés à la perte. Tout ramène à cette femme aimée. Le temps semble amplifier cette souffrance par l’éloignement avec la date, l’heure et même la seconde de la mort de Marina. Car le deuil est surtout une affaire de temps. Le livre en devient son scrutateur. Il décrit ce qu’il fait à la tristesse. Son échelonnement arbitraire provoque une douleur et est en même temps la ligne sur laquelle l’endeuillé va se reconstruire, rebâtir avec la perte.
Ces notes le plus souvent courtes sont reliées par cette épreuve. Le lecteur l’aborde directement, sans moyen de réchapper à l’émotion que procure la proximité de la souffrance. Jean-Michel Espitallier s’adresse à sa compagne. Il ne l’a évidemment pas écrit pour le lecteur ou pour une postérité littéraire. Mais la publication transforme ce journal en œuvre littéraire. Il permet de réaliser que le temps provoque chez chaque individu un effort différent selon la peine ou la joie.
La première année de Jean-Michel Espitallier
Paru le 22 août 2018 aux éditions inculte