[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]N[/mks_dropcap]ouvelle livraison de R.J. Ellory avec, nous dit l’éditeur, un retour aux sources, rappelant et convoquant le premier roman de l’écrivain : Seul le silence.
Il y a bien quelques similitudes avec Le Chant de l’assassin, c’est vrai. Notamment un shérif plutôt retors. Ellory n’est jamais aussi bon que lorsqu’il se penche sur l’histoire d’une famille.
Ici, nous avons droit à une famille qui va exploser en cours de route : les Riggs. Des parents fermiers, deux garçons avec quelques années d’écart, qui s’aiment pendant leur enfance mais seront séparés par l’amour d’une jeune fille, source du drame.
Le Chant de l’assassin va osciller entre l’histoire de cette famille quelques dizaines d’années en arrière et le présent avec un jeune homme qui sort de prison après avoir joué de malchance. Ce jeune garçon, Henry Quinn a partagé sa cellule pendant trois ans avec Evan Riggs, le cadet des deux frères dont nous parlions plus haut. Ce dernier confie une mission à Henry : retrouver sa fille et lui remettre une lettre.
Henry n’a qu’une parole et va tout faire pour mener à bien ce travail malgré toutes les embûches qu’il va rencontrer.
Roman rural où Ellory conte l’enfer d’une petite ville du Texas sous l’emprise d’un homme et de ses magouilles dans lesquelles ont trempé plusieurs notables, devenant des complices tenus par le secret.
Roman familial avec une guerre entre deux frères qui s’aimaient pourtant dans leur enfance.
Roman d’amour aussi, où une jeune fille fait perdre la tête à deux frères.
Et enfin, roman sur le destin, les décisions prises, celles qu’on regrette, celles qu’on accepte et celles qui font basculer une vie.
« Un seul mot aurait peut-être tout changé. Mais Evan Riggs ne dit rien, et ce moment-là – comme tant d’autres – le hanterait jusqu’à la fin de ses jours. »
C’est un thriller assez efficace, dans le plus pur style de R.J. Ellory. Rien de bien nouveau donc mais une histoire bien troussée qui se lit avec un grand plaisir pendant les deux tiers du roman, avant que ne s’installe une certaine lassitude devant une intrigue qui avance très doucement – ce qui en soi ne serait pas grave si on ne sentait pas venir les ficelles et les quelques facilités.
Le Chant de l’assassin de R.J. Ellory, traduit de l’anglais par Claude et Jean Demanuelli,
paru aux éditions Sonatine, mai 2019