[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]D[/mks_dropcap]ans la collection Sonatine +, voici un nouveau titre : Le condor de Stig Holmas. Paru pour la première fois en France en 2001 dans la fameuse Série noire, Sonatine donne donc une nouvelle chance à ce court roman.
Stig Holmas morcelle son œuvre en paragraphes allant de quelques lignes à quelques pages (il n’y a pas de chapitre), il mélange aussi les temps de sa narration ainsi que les lieux. Si vous cherchez un livre qui ne se donne pas facilement, pour lequel il faut faire un certain effort et persévérer, Le condor est pour vous.
C’est un voyage dans le temps et dans le monde. Nous pouvons passer d’un pays à un autre et surtout d’une époque à une autre. Le passé, ou plutôt, les passés du héros sont évoqués parfois en profondeur, parfois succinctement.
William Malcolm Openshaw, poète reconnu, a parcouru le monde, presque toujours en marge, côtoyant la misère humaine. Et il lui arrive aussi de braquer des banques…
Au Portugal, il croise la route d’un certain Richardson qui semble connaître beaucoup de choses sur lui. Un dialogue commence entre les deux hommes. Une sorte de bras de fer et de faux semblants. On pense parfois à La chute de Camus lors des échanges entre les deux hommes.
Stig Holmas s’amuse à promener son lecteur. Il le laisse en plein suspens pour revenir en arrière et expliquer une autre partie de la vie de son héros.
Certains passages sont bouleversants de sincérité. Openshaw est d’abord un homme amoureux, qui se perd dans sa vie et perd tout, souvent. C’est également un homme engagé qui a l’espoir de faire changer le monde.
Le condor est un livre qui une fois refermé laisse un goût étrange. A-t-on tout compris à l’histoire d’Openshaw ? Qu’avons-nous laissé échapper ? La solution à ces questions est de repartir à l’assaut de ce grand livre !
Le condor de Stig Holmas, traduit du norvégien par Alain Gnaedig, Sonatine +, juin 2016