[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]D[/mks_dropcap]irection la Sibérie et le désert de Ryn pour cette bande dessinée dont le scénario signé Walter Hill a été adapté par Matz et dessiné-colorisé par Julien Ribas.
Le Spécimen est unique en son genre. Apparu sur une table d’opération et d’exécution des pires criminels que le monde connaisse, l’homme (si c’en est un) fait le mort mieux que tout le monde. De quoi surprendre la neurophysiologue Irina Danko, qui semble partager avec lui quelques secrets, et mettre en rogne Bedford, alias Monsieur Sécurité.
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Cette histoire est assez fascinante et monte en gamme tout au long du récit. Les premières pages nous montrent le docteur Danko blessée et fuyant un paysage enneigé avant d’être rattrapée puis interrogée par un haut-gradé. Les pages suivantes agissent tel un flashback et nous ramènent une semaine en arrière, là où tout a commencé.
À la suite d’une coupure d’électricité, un criminel confié au complexe expérimental du groupe Becker se volatilise et prend la forme d’un autre, inconnu au bataillon des prisonniers. Il fait alors l’objet d’une surveillance renforcée, non sans obtenir petit à petit quelques avantages : une nouvelle coupe de cheveux, des lunettes, une télévision… et des conversations régulières avec Irina Danko, à qui il pose plus de questions qu’il ne lui apporte de réponses.
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Les jours s’enchaînent, entrecoupés de nuits difficiles pour le docteur Danko, victime de nombreux cauchemars où son entourage occupe une place de choix. C’est violent, sanguinolent et mystérieux, aiguisant notre appétit ! Petit à petit, le spécimen devient le maître du jeu, fort de ses pouvoirs télépathes et de sa force physique qui lui fait faire les pires horreurs.
De quel côté est le mal ? That is the question ! Du côté des criminels emprisonnés pour actes de torture et meurtres, mais dont le laboratoire Becker se sert comme de cobayes avant de les tuer ? Ou du côté de Bedford, du docteur Konstantine et autres consorts du labo qui, sous couvert d’appliquer des décisions de justice, ne sont autres que des tortionnaires à leur tour ?
La BD ne fait pas dans la dentelle et son rythme soutenu, tout autant que l’originalité du scénario, réussissent à capter sans difficulté notre attention. Jusqu’au bouquet final, totalement irréel. Mais c’était bien le principe du Spécimen que de nous conduire en dehors des sentiers battus.
Le Spécimen de Matz, Walter Hill et Julien Ribas
Paru aux éditions Rue de Sèvres, janvier 2019.