[dropcap]A[/dropcap]vant de nous éblouir avec Hugo de la nuit, Bertrand Santini proposait avec Le Yark une fabuleuse histoire de monstre.
Alors : littérature pour enfants, pour adolescents, pour adultes ? On peut être adulte et prendre un grand plaisir à ces histoires dites pour enfants, non ? En tout cas, après plusieurs lectures, ce Yark rentre directement dans dans le top 3 des livres que je lis aux enfants et que je peux lire juste pour moi.
Je classe désormais Bertrand Santini au côté de Jean-Claude Mourlevat. Deux grands auteurs de littérature tout court.
Pourquoi me séduit-il autant ? Peut-être par la complexité des thèmes abordés (une constante chez Santini), par son côté sombre et par la langue, le rythme et les rimes. L’auteur n’a pas peur d’employer des mots que les enfants entendent peu. De proposer des rimes peu courantes. Cela donne un immense plaisir de lecture orale.
Il adore sentir leurs petits os craquer sous sa dent et sucer leurs yeux moelleux comme des bonbons fondants.
Mais alors de quoi s’agit-il ? Le Yark est un monstre. Un peu déprimé. En effet, il ne peut se nourrir que d’enfants sages. Or ceux-ci ont quasiment disparus de la société moderne, remplacés par des tyrans en culottes courtes. En quête de nourriture physique mais aussi spirituelle, notre Yark va parcourir le monde. Rencontrer quelques enfants, être malade à cause de ce qu’il a mangé (les indispositions yarkiennes provoquent des fous rires chez les auditeurs) et croiser le Père-Noël pour lui jouer un sale tour et changer du tout au tout.
Bertrand Santini est irrévérencieux. Il ose tout. Des gamins abandonnés ? Une petite fille s’amusant à couvrir le Yark d’une flopée de gros mots ? Un petit gosse dévoré tout cru ? Des maux de ventre finissant vous imaginez comment ? Vous trouverez tout cela dans Le Yark et plus encore !
Bavards, gourmands, capricieux, froussards, fainéants, paresseux, à vrai dire, s’ils ne faisaient pas d’excellents ragoûts, les enfants ne serviraient à rien du tout. Leur cerveau rudimentaire ne leur permet d’accomplir que des tâches élémentaires. Manger, mentir et ricaner, voilà tout ce qu’ils font de leur journée.
Si seulement ils avaient de l’esprit !
Mais réfractaire aux pensées profondes et à la poésie, le gamin d’aujourd’hui ne rigole qu’aux histoires de caca ou de zizi.
À noter également les excellentes illustrations de Laurent Gapaillard qui prête au Yark un visage tantôt effrayant, tantôt heureux ou triste selon les situations.
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Un livre qui fait peur, fait rire, interroge aussi et fascine au bout du compte grâce à une langue très travaillée au niveau des rythmes, des sonorités et des rimes.
Un grand livre de bout en bout !
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Le Yark de Bertrand Santini, illustré par Laurent Gapaillard
Éditions Grasset Jeunesse, Octobre 2011
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Image bandeau : extrait de l’album / Editions Grasset Jeunesse
Oh merci Addict-Culture ! <3 <3 <3
Exactement le même coup de coeur pour ce livre! J’ai adoré! Non seulement le ton plein d’humour et d’impertinence, mais aussi les références à d’autres classiques comme Dr Seuss, ou Crasse-Tignasse!