[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]A[/mks_dropcap]vec « Les descendants ou l’appel de la Pampa » (Les Arènes), Pauline Aubry nous conduit sur les traces de ses arrières grands parents, partis tenter l’aventure en Argentine au début du 20e siècle. Un voyage initiatique, dont la jeune femme aimerait pouvoir revenir avec un prince charmant dans ses bagages. C’est tendre, instructif et rigolo.
C’était il y a plus de 10 ans. En 2005 exactement. Cette année-là, Pauline Aubry (née en 1981) décide de partir vivre sa jeunesse en Argentine. Sur un coup de tête ? Oui et non !
Non, parce qu’un tel choix n’était pas le fruit du hasard. En effet, en prenant la direction de l’Amérique du Sud, elle voulait retrouver le fil d’une saga familiale débutée en 1904 par un coup de foudre romanesque sur un bateau transatlantique… Et oui, parce que si elle n’avait pas grandement gambergé après sa rupture amoureuse d’avec un certain Paul Delattre – un beau mec avide de grands espaces dont elle pensait qu’il était l’homme de sa vie – Pauline n’aurait pas décidé de larguer soudainement les amarres !
Voici donc notre voyageuse dans la Pampa, inventant sa propre légende, nous faisant partager ses rencontres professionnelles, amoureuses ou amicales, ses pérégrinations en Argentine mais aussi en Bolivie, au Pérou et au Chili, à bord de bus bondés flirtant dangereusement avec le vide…
La bande-dessinée est bien menée, puisque l’on ne décroche pas des vraies photos du périple et des nombreux dessins qui constituent ce carnet florissant de souvenirs et d’anecdotes. Qui plus est, le trait est coloré, rendant la lecture sympathique.
Cette histoire d’arbre généalogique et de racines familiales aurait pu plomber le récit car, après tout, l’histoire de Pauline n’est pas la nôtre. Eh bien, ce n’est pas le cas ! Tout en reconstituant le puzzle de son héritage, l’auteure fait preuve d’humour et d’autodérision, s’interrogeant sur le Grand Amour et les standards d’une vie familiale bien rangée. Ce qui rend la lecture vraiment plaisante et ne manquera pas de ramener les plus de 20 ans à leurs propres souvenirs de jeunesse et de souhaits d’émancipation.
En racontant son histoire et en partageant avec nous son appel de la Pampa, Pauline Aubry poursuit la quête qu’elle avait initiée en 2016 avec « Les Mutants » (Les Arènes), qui s’intéressait à la construction de soi à l’adolescence. Ce deuxième volet est à vivre comme une invitation au voyage et une ode à l’âge de tous les possibles.