[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]J[/mks_dropcap]eudi 4 avril, 20h, arrivée au Trabendo, non sans une certaine impatience parce qu’autant le dire tout de suite, les line-up du Festival Les Femmes S’en Mêlent, m’ont toujours fait de l’œil, et pas qu’un peu. Le programme du jour n’échappe pas à la règle : Circé Deslandes, Kate NV, Cœur, Requin Chagrin, Shannon Wright et Anna Calvi, excusez du peu.
Entre la coolitude du lieu, les illustratrices exposées à l’entrée de la salle (Hyperbaudet, About love, entre autres) la soirée s’annonce plus qu’à la hauteur.
[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#ba0000″]S[/mks_dropcap]cène intérieure, Requin Chagrin arrive sur scène avec un parterre de plus ou moins aficionados avides et les oreilles aux aguets. Au micro Marion Brunetto et sa voix grave qui cogne les murs de la salle.
Entourée de ses quatre musiciens, la jeune femme livre une performance habitée. Entre New Wave délicieusement eighties et pop synthétique dans l’air du temps, le contrat est exécuté haut la main. Au départ le projet était parti pour être collectif, il est maintenant celui de l’artiste, entourée sur scène de trois musiciens. Ne vous y trompez pas, Marion Brunetto sait y faire, il suffit d’écouter le tubesque Sémaphore (titre éponyme du dernier album en date, sorti sur le label KMS FABRIC). Bref, Requin Chagrin dans le casque c’était déjà franchement pas mal du tout, sur scène on valide complètement.
Le temps de faire la queue pour une bière, d’écouter de loin un débat sur les pisse-debout en se marrant un peu au souvenir d’une tentative festivalière il y a quelques temps, et de faire un constat pas si désintéressant, à savoir que le public, bien qu’en majorité féminin est loin de l’être exclusivement, et on s’en réjouit.
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[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#ba0000″]C[/mks_dropcap]’est maintenant au tour de Shannon Wright d’investir la scène du Trabendo. Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas, Shannon Wright c’est une carrière qui débute officiellement en 1995 avec la sortie de Dreamette premier album du trio Crowsdell. Pour le premier album solo, il faudra attendre 1999 et Flightsafety. Mais trêve de tergiversations biographiques, entrons dans le vif du sujet : Shannon Wright sur scène. Je l’avoue humblement, l’artiste originaire de Jacksonville est une découverte assez récente me concernant, pas plus d’un ou deux ans que j’écoute en boucle sa voix envoûtante et ses lignes de guitare électrisantes. Concernant la scène, ce sera donc une première. Et quelle première. Dès les premiers instants, Shannon Wright, accompagnée de son batteur, habite toute la scène, prends possession de la salle et vous entraîne sans autres issues possibles. Les riff s’enchaînent, les morceaux aussi, entrecoupés d’une petite musique presque angoissante entre chaque, l’artiste traverse la scène de bout en bout, habitée, solaire, le mot électrisante ici ne suffit même pas, c’est au-delà.
Magnétique, fascinante, tétanisante, presque, Shannon Wright non seulement est habitée, mais surtout, vous habite complètement, sur scène, la synergie avec son musicien est totale. C’est simple, elle possède la salle de bout en bout, et honnêtement, on en redemande. Au dernier salut, on est presque exsangue, mais c’est sans compter sur la suite, et la suite, c’est l’hypnotisante Anna Calvi.
[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#ba0000″]L[/mks_dropcap]’autrice, compositrice, et interprète est seule sur scène. Chemise rouge, crinière de feu, guitare collée au corps. Les premières notes résonnent, puissantes, graves, vigoureuses. On ne décroche pas le regard, la foule est animée d’une énergie communicative, l’ambiance est brute, presque bestiale parfois.
Le jeu de lumière est d’une efficacité à toutes épreuves, met en valeur chacun des mouvement de la chanteuse, la performance est hallucinée et hallucinante, seule sur scène Anna Calvi est lumineuse, solaire, sauvage.
La soirée se termine, est l’on repart avec une énergie décuplée, la furieuse impression d’avoir assisté au bal des trois femmes puissantes. Les femmes s’en mêlent : autant vous le dire, on reviendra, c’est certain.