[mks_dropcap style= »letter » size= »83″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L'[/mks_dropcap]Angleterre pieuse des années 70 est le centre du premier roman d’Andrew Michael Hurley.
Une petite communauté très religieuse, à Pâques, quitte Londres pour un endroit perdu dans le Lancashire. Sorte de pèlerinage dont le but est de « guérir » Andrew dit Hanny, jeune garçon, déficient mental qui ne parle pas. Son frère, le narrateur, nous raconte avec émotion les souvenirs de cette période, ses doutes, sa complicité avec Hanny, son désir de s’occuper de lui et de l’aider.
Il expose également la détermination de sa mère à préparer Hanny à une sorte de rite, dans un lieu sacré, censé lui donner enfin la parole.
Et puis, il y a les habitants de cette région perdue, pas forcément accueillants avec ces londoniens, venus accompagnés de leur nouveau prêtre, le père Bernard.
Petit à petit une ambiance malsaine se fait jour. Des petites contrariétés apparaissent. La communauté se fissure. Le prêtre d’un côté, la mère de Hanny de l’autre et quelques personnes ne sachant où se situer.
Et quelques menaces voilées par les habitants du crû.
La tension monte entre tous les protagonistes.
Tout au long des 400 pages que forment ce roman, nous voyons les dissensions prendre forme, nous relevons des indices signes que les mortes eaux progressent et nous ressentons presque physiquement, à travers l’écriture précise et imagée d’Andrew Michael Hurley et ses descriptions, une nature malveillante à l’oeuvre. Les Mortes-Eaux du Lancashire mais aussi la nature humaine, les lâchetés, les haines, le refus de l’étranger, le refus du handicap et le poids de la religion.
Un étonnant premier roman d’un auteur à suivre.
Les Mortes-Eaux d’Andrew Michael Hurley, traduit de l’anglais par Santiago Artozqui, éditions Denoël, avril 2016