Suite à l’écoute de l’EP « I see beauty » de Pauline Drand, notre chroniqueur David Nathanson, a souhaité adresser une lettre à Pauline.
Chère Pauline,
Peut-être vous intéressez-vous au football, peut-être pas. Vous ne connaîtrez alors sans doute pas cette habitude prise par certains footballeurs africains de mentir sur leur âge. Notamment pour être sélectionnés dans des catégories plus jeunes que celle à laquelle ils appartiennent et pouvoir ainsi briller de mille feux.
Quand ma rédactrice en chef m’a envoyé un lien vers votre EP de reprises de Karen Dalton en me disant : « Tiens, écoute ça, et pond-nous une bafouille, c’est ton genre de chanteuse, ça devrait te plaire », je lui ai répondu avec circonspection « dis-donc, c’est courageux de reprendre du Karen Dalton, mais enfin c’est pas avec ça qu’on va faire monter l’audience du site. Et puis Karen Dalton c’est surtout magnifique quand c’est Karen Dalton qui chante, pas quand c’est repris par une vieille chanteuse sur le retour qui est obligée d’aller piocher dans les vieux pots pour tenter de se créer une notoriété à laquelle elle n’a jamais eu droit avec ses propres chansons… ».
« Dis pas n’importe quoi » m’a-t-elle répondu, « Pauline Drand elle doit pas avoir plus de 25 ans et ses propres chansons sont aussi belles que ses reprises !!! Et d’ailleurs ce ne sont pas des reprises. Elle a choisi des poèmes de Karen Dalton qu’elle a mis en musique… »
Alors, chère Pauline, j’ai écouté. Vos chansons, vos reprises, vos mises en musique… Et je ne sais pas quel âge vous avez, mais ce que je sais c’est que vous chantez comme si vous aviez mille ans et que vous aviez percé deux ou trois mystères de l’humanité. C’est un peu injuste mais vous n’y pouvez rien.
Le titre de votre EP s’appelle « I see beauty » et croyez-moi, il n’est pas usurpé.
David Nathanson