[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]M[/mks_dropcap]Ma Grande, c’est l’histoire d’un couple. Elle et Lui. C’est l’histoire d’une famille. Elle, Lui, et leur fille, « La petite ».
C’est l’histoire d’une femme qui jette son dévolu sur un homme et le veut. Non par amour, ou peut-être l’aime-t-elle à sa façon ? Mais surtout par désir de possession. Comme on possède un chien, un chat, un hamster ou un poisson rouge. Un désir malsain, pervers, absolu, destructeur. Elle le veut tout entier. Dévoué. Elle ne tolère rien. Ni les poésies qu’il écrivait et qu’elle trouvait si mièvres, ni ses amis, ni sa famille. Elle ne supporte pas qu’il sorte du rang de serf dans lequel elle l’a établi, elle sa « seigneure ».
Lui, il supporte. Il se tait. Il échafaude des plans, tente même parfois de fuir. Puis il revient. Pour leur fille. Parce qu’elle promet de changer. Parce qu’il ne sait même pas, dans le fond, pourquoi il revient.
La cruauté de sa Grande prend de l’ampleur au fil des ans. Son silence à lui est l’écho de sa violence à elle.
Jusqu’au jour où … Jusqu’au deuil de trop. Celui qui fera qu’il franchira un pas annoncé dès les premières pages du roman. Celui-ci se déroule comme un écheveau dont on tire les fils tortueux et méandreux, page après page. Avec une boule au ventre, une nausée certaine et une question lancinante : pourquoi ?
Ma grande est construit sur un ton confessionnel. Il écrit tout comme il parle, pourrait-on dire. C’est un secret dévoilé dans toute sa nébulosité : pas de noms, peu de repères. Elle est, elle reste et demeurera sa « Grande », celle qui le poursuivra depuis la noirceur qui devient parfois lumière pour lui.
Un roman brillant, époustouflant, terrifiant. Une écriture magnétique, fascinante (tout comme l’horreur peut l’être), perturbante, violente, splendide car épurée. Un roman-toile d’araignée, magistralement tissé par la plume de Claire Castillon !
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