En Norvège je connais les fjords, les vikings, les valeureux triathlètes, le groupe A-ha mais depuis quelques semaines je me suis concentré sur le cas de Mayflower Madame dont le nom est emprunté à une propriétaire d’agence d’escorte connue pour ses prestations entre 1979 et 1984 du côté de New-York.
Le groupe en question qui nous vient d’Oslo cultive un fascinant penchant pour la malaxation de styles, ce que j’affectionne à plus d’un titre (et je ne suis évidemment pas le seul) : pulsations post-punk gainées au goût du moment, une pincée de shoegaze abrasif sur laquelle vient fondre un psychédélisme sombre. Vous voyez déjà l’ambiance ?
A noter que l’album Insight a été produit et mixé par un certain Maurizio Baggio, bien connu pour avoir bossé avec The Soft Moon (une raison de plus pour chialer la sinistre disparition de Luis Vasquez).
Tous les ingrédients sont bien présents pour 37 minutes d’un trip offert par 9 titres où la basse ajoute du mordant au grésillement des guitares. Côté chant, vous n’allez pas être dépaysés si vous affectionnez les habituels timbres du genre (c’est plutôt grave, lointain… sans pour autant friser la surenchère). Le tout déverse un élixir accrocheur dont les vibrations tiennent parfaitement leur rang. Mention spéciale pour Crippled Crow qui place le curseur assez loin dans le délire ronflant venu des catacombes.
Je ne vais pas y aller par quatre chemins, Mayflower Madame sollicite une nouvelle invitation à célébrer la fête des morts (ou Halloween pour les païens) avec une bande son ni caricaturale ni introvertie, juste dans la bonne mesure grâce à une pesée adéquate venue noircir l’espace qui nous entoure.
Au moment où je rédige la présente chronique, il pleut sans discontinuer. Il n’y a pas de hasard.