Espérons que Michèle Astrud n’ait pas des dons de voyances.
« Qui donc aurait intérêt à entrer en conflit maintenant, alors que nos armes incroyablement destructrices pourraient anéantir la moitié encore libre de l’humanité ? Seul un fou s’y risquerait. Et les fous ne gouvernent pas… »
─ Michèle Astrud, Simplement immortels
Dans un futur indistinct une nouvelle société a vu le jour. On n’en en sait pas grand chose. Un couple Anthony et Laura. Ils passent un concours pour devenir un soldat d’élite. Elle réussit et il lui laisse la place. Elle part en formation dans l’espace et il reste sur terre.
Tout semble aller pour le mieux mais petit à petit l’autrice, Michèle Astrud, sème le doute. De petits événements viennent jeter un trouble sur cette société censée être idéale.
Pour Anthony dont on suit la trace toute la première moitié du roman cela commence par une de ses étudiantes qui se rebelle pendant un cours insinuant qu’il y a anguille sous roche. Puis ses supérieurs suppriment ses cours et l’oblige à venir vivre sur le lieu de son travail. Ses parents qui survivaient à la périphérie de la ville finissent par disparaître sans laisser de trace. Et enfin son mariage avec Laura a lieu mais il est complètement bâclé par les autorités.
Après la moitié du roman passé avec le point de vue d’Anthony, la suite nous présente Laura. Cette femme devenue une super guerrière.
Les doutes sur cette sorte de super société se confirment.
Il ne faut pas en dire plus et laisser les très nombreuses surprises qui émaillent le récit de Michèle Astrud car c’est une lecture très stimulante pour laquelle il faut parfois accepter de ne pas tout comprendre et donc se laisser porter, jusqu’au twist final.
Omniprésence des machines, technologies avancées mais société guerrière. La dystopie de Michèle Astrud fait parfois penser à 1984 ou aux œuvres d’Ursula K. Le Guin.