[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]I[/mks_dropcap]l y a quelques mois, je vous parlais en long, en large et travers de l’abondant CV du groupe Mogwai. C’était à l’occasion d’un menu best of mijoté aux petits oignons par les écossais (voir l’article anthologique ici-même)
En ce début du mois d’Avril 2016, le groupe revient sur le devant de la scène avec un nouveau projet baptisé Atomic. En fait, nous ne sommes pas dans le cadre d’un format classique mais dans celui d’une commande.
Mogwai a déjà collaboré avec quelques réalisateurs afin d’apporter sa touche instrumentale dans l’élaboration de plusieurs bandes originales (nous avons encore en mémoire les effluves tamisées orchestrées pour Zidane a 21st Century Portrait ou encore la série TV française Les Revenants)
Cette fois-ci, la participation sonore s’est faite pour le documentaire Atomic : Living In Dread And Promise dont le sujet visuel porte toute sa genèse sur le drame humain provoqué par la bombe ayant anéanti la ville d’Hiroshima.
Musicalement, nous imaginons bien une tension historique afin de coller au film réalisé par Mark Cousins.
L’album débute avec Ether et ses cuivres solennels qui progressivement se dissipent afin de laisser place aux saturations mélodiques que nous connaissons si bien.
De bout en bout, l’humeur bascule entre distorsions emphatiques et gravité de circonstance.
Pour autant, ce qui marque le plus Atomic c’est sans aucun doute ce développement abondant de riffs électroniques. Entamés puis magnifiés dans les lacets futuristes de Rave Tapes, les nappes synthétiques se gonflent d’une impressionnante reliure. Après avoir popularisé le post rock, Mogwai s’approprie le post électro !
Pour illustration, voici notamment les radiations de U-235
Le point de vue est inquiétant sur Bitterness Centrifuge, colossal avec Prypyat : Deux titres qui tirent leur épingle du jeu, là où se combinent comme à l’accoutumée montées progressives et irruptions fracassantes.
Du coté des rêveries tristes, celles-ci ne sont pas mises à l’écart. Elles sont le symbole d’un cheminement au plus profond des émotions.
Loin d’être une parenthèse accessoire, Atomic n’oublie pas quelques furies où les guitares prennent leur essor dans une explosion ad hoc. A ce titre, j’aime particulièrement la noirceur dans l’exposition qui se dégage de Tzar.
Alors oui, vous allez prétendre que le Mister Dark étant forcément ultra fan avec sa troisième bafouille en ces colonnes pour les garçons de Glasgow, il n’est plus très fiable pour juger en toute objectivité de la qualité du travail ici présenté.
Vous avez sans doute raison mais une fois encore, alors que j’attendais peu de novation dans Atomic, je ne peux que constater pièces en main cette faculté aisée chez eux de se baisser tranquillement et cueillir la recette magique qui nous emporte loin, très loin et quelle que soit la nature du champ visuel.
Pour s’en convaincre, direction La Philharmonie de Paris pour deux représentations programmées le Dimanche 3 Juillet 2016 (à 17h puis 20h) dans le cadre de festival Days Off > Voir plus d’informations utiles : ici
Il s’agira de découvrir un ciné-concert autour du documentaire tourné soixante dix ans après le drame d’Hiroshima.
Des archives choc de la guerre mais aussi les espoirs liés au nucléaire dans le domaine notamment médical.
Derrière les images, la musique imprégnée et tellement vivante de Mogwai !
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