Petit trafiquant de marijuana, petit escroc vendant des données informatiques, joueurs et joueuses compulsifs du concurrent de world of warcraft, employés et chercheurs/créateurs informatiques de ce nouveau jeu appelé T’Rain, acheteurs de données, hackers volant les données, gangsters russes, mafia russe, membre du MI6 et terroriste islamique gallois.
Voilà les personnages qu’on rencontre dans ce premier tome des Deux mondes. Un roman foisonnant donc.
Ces deux mondes interagissent l’un avec l’autre. Depuis le jeu T’Rain -où une monnaie virtuelle est mise en ligne- on peut faire du chantage à des joueurs et les obliger à payer, toujours en monnaie virtuelle. Or, cette monnaie du jeu peut se négocier dans le monde réel. Enjeu du roman, point de départ d’une histoire qui part dans tous les sens mais qui finalement ne se déroule que sur quelques jours.
Point fort et incroyable du livre: la journée 4. Ce qui la précède semble n’avoir été qu’un prétexte pour aboutir à ce chapitre de quasiment 300 pages. L’action y rebondit encore et encore, même quand on croit que l’auteur ne pourra pas aller plus loin. On passera sur les quelques invraisemblances (ou faits de hasard qui arrangent bien l’intrigue) tellement le plaisir dans ces pages est intense.
Elles se dévorent, sont difficiles à lâcher (prévoir plusieurs heures de lecture de suite à ce moment là). Les personnages y sont lâchés, se débattent et se battent, parfois les uns contre les autres, révèlent leur nature et leur motivation dans un déluge de balles. Le découpage de Stephenson, une fois chacun de ses héros/ héroïnes en place, laisse pantois. On pourrait presque sauter des pages pour savoir ce qui va arriver à Zula, à Olivia mais comme sur les lignes qui suivent on en revient à Csongor ou Yuxia, on se laisse finalement porter.
Le parallèle avec un jeu vidéo où on fait vivre plusieurs personnages à la fois semble évident.
Un tourbillon que ce tome 1.
Que va pouvoir réserver le tome 2 ?
Les Deux mondes, Le Réseau, de Neal Stephenson paru aux Editions Sonatines en juin 2014.