[dropcap]D[/dropcap]is, tu connais Necronomidol ? C’est japonais : metal, darkwave et idol.
Un peu brut de décoffrage comme début de chronique hein ? Et bien dis-toi que j’ai reçu ça par message au réveil, et que je n’ai pas de suite tilté l’enjeu musical. Sinon, j’aurais : d’une, peut-être un peu tiqué sur le mot « idol », et de deux, attendu d’avoir au moins pris un petit déjeuner pour mettre mon casque sur mes oreilles avec le premier morceau de leur dernier EP à fond.
Premier morceau, Salem. Ok, l’image de la pochette est chouette, ça fait un peu manga japonais, c’est marrant. Le morceau qui commence est assez pesant dans l’ambiance, assez lent tout en étant bien énergique. Pour l’instant, je suis agréablement surprise, moi qui n’aime pas trop la musique japonaise en général, ayant un peu de mal avec la sonorité globale, bien différente de la nôtre, et très reconnaissable dans la façon dont c’est mixé.
Mais … là où j’apprécie vraiment ou pas un groupe ou un chanteur, c’est au son de sa voix. J’attends donc le chant que j’imagine masculin, rauque et pesant (je vous rappelle que je n’étais pas réveillée quand j’ai lu la description du groupe…)
Quand le chant a commencé, j’ai planté comme un ordinateur sous Windows. J’ai beaucoup de choses qui me sont passées par la tête à ce moment précis, comme « AH ! » « heuuuu pourquoi on m’a proposé ce groupe là à chroniquer ? J’aime pas du tout ce genre de musique moi ! » « Ah mais attends, la musique derrière est quand même super bien » « C’est marrant, le décalage avec le chant apporte un petit quelque chose intéressant tiens » « Mais c’est super bien en fait ! » « mais pourquoi je trouve ça super bien du coup ? » le tout en quelques secondes.
Bon, il faut quand même voir que je ne déteste pas toutes les musiques japonaises que je connais, il se trouve que j’ai eu ma période animés, et que j’ai surtout appris à connaître leur rock et leur métal par des génériques. Certains m’avaient pas mal intéressés, comme Anna Tshuchiya, auteure des deux chansons du générique de Nana, ou Maximum The Hormone (qui seront au Hellfest en 2020 d’ailleurs) qui m’avait marqué tout autant que le manga en lui même (je parle bien sûr de Death Note), et je connaissais aussi deux trois autres groupes comme Moon Kana, un petit peu plus étonnant, ou Laruku (l’arc en ciel pour les intimes), plus pop que les autres groupes cités précédemment. Néanmoins, le côté idol m’a toujours un peu fait tiquer.
Je me retrouve donc à écouter un style de musique que je n’ai jamais vraiment ni apprécié, ni même entendu avant, sans avoir le moindre autre groupe auquel me raccrocher. Parce que oui, forcément, idol + metal, on pense directement à Babymetal (qui seront au Hellfest aussi en 2020 tiens), mais ça n’a pas grand-chose à voir avec Necronomidol au final. Babymetal étant bien plus accès pop que bon gros metal bien lourd, se rapprochant plus du côté très rythmé et très rapide de toutes les musiques populaires japonaises.
Passée la surprise de la première chanson (Salem), qui nous laisse quand même presque 6 minutes 30 pour nous faire à l’idée et très vite apprécier le décalage entre l’instrumental et le son, je suis prête à attaquer la seconde chanson (Phantasmagoria Cosmos), que j’imagine semblable.
Et en fait pas du tout. Deuxième chanson, deuxième plantage de cerveau. On est sur quelque chose qui ressemble beaucoup plus à un générique d’animé pour le coup, plus rapide, le petit solo de guitare au milieu, et pourtant, il y a quelque chose de différent, toujours. C’est très bien fait en fait ! Une structure de morceau originale et bien pensée, qui surfe sur les clichés habituels de ce genre de musique, mais qui sait les adapter en quelque chose de réfléchi, ce qui va nous rendre le morceau bien plus intéressant que prévu. On retrouve cette ambiance sur Children of the Night, quatrième morceau de l’EP.
Arrive une troisième chanson, troisième style de musique, sans pour autant en changer. The Festival, titre qui colle vraiment bien à l’intro de l’instru, est une ballade un peu glauque mais mignonne, menée encore une fois par ce chant d’idol étonnant. On s’imagine une fête foraine avec une ambiance un peu malsaine, sans pour autant savoir de quoi elles parlent vraiment dans leur chanson (sauf si on comprend le japonais, mais j’avoue qu’à part deux trois insultes apprises dans des mangas, et demander où sont les toilettes, je suis perdue).
La dernière chanson est une belle conclusion à l’EP. Elle commence avec une petite mélodie bien glauque, enchaîne d’un coup sur quelque chose qui ressemble au générique de fin d’un jeu télévisé pas terrible, on revient ensuite sur une chanson plus pop, puis on repart sur quelque chose qui fait générique d’anime, puis ça rechange… On est surpris toutes les dix secondes par le morceau qui évolue constamment, enchaînant tous les styles à merveille, comme s’ils étaient faits pour fonctionner ensemble.
Au final, j’ai été tellement fascinée par cet OVNI que j’ai harcelé tous mes potes avec à chaque soirée passée avec eux, et que je l’ai écouté une bonne vingtaine de fois, étant surprise à chaque fois par quelque chose que je n’avais pas remarqué la fois précédente. C’est peut-être pour ça que je trouve cet EP parfaitement réussi d’ailleurs. Malgré le fait que je n’aime pas la musique japonaise, Necronomidol joue avec subtilité avec tous les clichés de la J-POP pour en faire quelque chose d’original et de très travaillé et ce jusque dans la conception de leur vinyle, particulièrement beau pour un simple EP.
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Scions Of The Blasted Heath
de Necronomidol
Sorti le 05 septembre 2019 chez Specific Recordings.
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Image à la une : Necronomidol/2019/Service Presse