Que manquait-il aux années 2000 ? Une appellation.
Après les sixties, les seventies, les eighties et autres nineties, voici venu le temps des oughties.
Déjà auteurs d’un Ep paru en self production en 2012 sur la plateforme bandcamp, les canadiens de Ought – ils nous viennent de Montréal – sont apparus de manière discographique dans la première partie de cette année avec More Than Any Other Day, premier essai somme toute assez brillant.
Les voici de retour avec un Ep 4 titres, Once More With Feeling.
Petit retour en arrière si vous le voulez bien. Ought nous avait enchantés avec leur premier album cité plus haut, More Than Any Other Day, paru chez Constellation Records, label connu pour sa contribution notoire au Post-Rock, avec tout de même quelques exceptions notables, telles Tindersticks ou Colin Stetson, entre-autres.
Avec cet album, Ought nous proposait un album fortement influencé par plusieurs courants, comme le Art-Rock cher à Sonic Youth, le Post-Punk, les intonations et la manière de chanter de Tim Beeler nous rappelant David Byrne à la grandiose époque de Talking Heads. Difficile aussi de passer sous silence ce qui constitue le saint graal de ce genre de formation, à savoir le Velvet Underground.
Comme influences, on a déjà vu pire, encore fallait-il délivrer un album cohérent. Et il le fut.
Once More With Feeling, donc. Avec cet Ep, Ought confirme tout le bien que l’on pensait d’eux à l’issue du premier album.
Le premier titre, Pill, se veut assez apaisé, calme et atmosphérique. Le calme avant la tempête, en quelque sorte, amorcée par le final de ce morceau d’ouverture tout en guitares nerveuses. Avec New Calm Pt.2, jamais un titre n’aura été si éloigné de son sujet. Le propos se veut beaucoup plus syncopé, nerveux. C’est carrément New-York et tout ce qu’elle a pu produire comme rejetons punks qui nous est jeté à la figure.
Le Sonic Youth des débuts refait surface sur New Calm Pt.3, avec ses dissonances guitaristiques, sa déclamation marquée et ses expérimentations……soniques. Waiting, le titre de clôture, est d’une construction plus classique.
A noter que les titres, à l’instar de More Than Any Other Day, sont assez longs, oscillants entre 5 et 7 minutes.
Une dernière chose, ne confondez surtout pas avec le Once More With Feeling d’un groupe Anglo-Luxembourgeois bien connu, vous risqueriez d’être désappointés.
Ought, Once More With Feeling, sortie le 27 octobre chez Constellation Records.
Effectivement, c’était le début de la fin (déjà) pour le groupe anglo-luxembourgeois (dont je ne renie pas les excellents 2 premiers albums, et les 2 suivants très corrects).
Sinon, n’oublions pas Vic Chesnutt parmi ces grands artistes naviguant hors du post-rock à avoir été signés chez Constellation.
Et puis cet EP est pas mal. J’ai préféré l’album, mais il faudra que je prenne le temps d’y revenir, quand même, sur ce Once More With Feeling.