[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#A9144B »]J[/mks_dropcap]eune femme obèse et blanche bêtement surnommée « Dumbo » et moquée par les gens de sa petite ville perdue du New Jersey, Patricia rêve de rap, de rimes et de succès, comme son idole O-Z. Fuir la précarité, et vivre sa passion avec Jheri (Siddharth Dhananjav), son meilleur ami. Mais la réalité est toute autre puisqu’elle doit s’occuper de sa grand-mère malade (drôlissime Cathy Moriarty) et de sa mère, ex-chanteuse jouée par Bridget Everett, totalement immature et sans emploi. Elle enchaîne donc les petits boulots pour subvenir aux besoins de la famille, tout en écrivant sur son carnet des chansons inspirées par son histoire.
Patti est douée pour l’écriture, et son flow est impeccable. Mais comment se faire remarquer dans le cruel milieu du rap quand on vient de « nulle part » et que l’on est une femme ?
Geremy Japer traite ce sujet avec une bonne dose d’humour, tout en restant dans le vrai. On y croit, on espère, on pleure, on rit avec Patti, formidablement interprétée par Danielle Macdonald. Sa performance est folle, sachant qu’elle n’avait jamais rappé auparavant, et sa présence bouffe indéniablement l’écran. Tout prend sens lorsque le duo rencontre l’anarchiste hypersensible et asocial Basterd (Mamoudou Athie), avec qui ils composeront un album underground et spontané, début d’une dingue aventure.
Patti Cake$ a le don de mettre en scène des anti-héros qui forcément touchent, surtout lorsque quelques images pleines de poésie viennent, de temps en temps, s’introduire dans le contexte miteux. C’est vif, insolite, plein d’espoir et la bande originale est géniale. C’est à voir absolument.
Patti Cake$
de Geremy Japer, sorti le 30 août.