Un Petit pays mais un grand roman de Gaël Faye. Avant d’en entamer la lecture, je ne savais rien du Burundi. Le titre du livre m’évoquait seulement la chanson irriguée de saudade et d’amour de Cesaria Evora mais aucune autre image ne venait à moi.
Au fil des pages, j’ai vu les bougainvilliers en fleur, j’ai joué dans l’impasse aux côtés du narrateur et j’ai assisté aussi impuissante que lui, à la chute brutale de son monde. Avec ce roman, Gaël Faye illustre un destin particulier à la portée universelle, celle de l’enfance. C’est là que réside toute la magie de la littérature, plonger le lecteur dans des vies qu’il ne vivra jamais mais qu’il a pourtant l’impression d’avoir vécu.
En le refermant, j’ai pensé à ceux qui sont projetés dans un monde d’adulte par la guerre et l’exil, à ce que veut dire être de quelque part et combien l’identité, assignée ou choisie, consciente ou non, peut rassembler autant qu’elle peut déchirer.
Puis, j’ai regardé une carte de l’Afrique et j’ai vu ce tout petit pays, pris en tenaille par des géants et quasi-siamois d’un frère de sang, le Rwanda.
Petit Pays de Gaël Faye, Editions Grasset, août 2016