[dropcap]S[/dropcap]eptembre 1849. La Californie ne possède ni législation, ni corps judiciaire. Cette république « libre » attend son heure, sous les ordres de Gomez, un ancien gradé de la guerre du Mexique qui profite du flou de la situation pour s’enrichir sur le dos des habitants et de milliers d’Européens venus y chercher de l’or. Parmi les propriétaires floués figure la famille Vega, dont le fils fait des études militaires à l’Académie de Madrid. Ce sont là les prémisses de la naissance de Zorro, mythique cavalier masqué que Pierre Alary remet au goût du jour avec Don Vega (Dargaud).
Alors évidemment, quand on s’attaque à un tel héros, il s’agit d’avoir un scénario solide et une vision artistique ambitieuse. Pari réussi pour le co-auteur de Silas Corey (avec Fabien Nury, chez Glénat). Scénario, dessin et couleurs : Alary coche intelligemment toutes les cases de réalisation de l’album, preuve d’un grand savoir-faire pour un art qu’il maîtrise à merveille, lui qui est passé par l’école graphique des Gobelins et les films d’animation, avant de se consacrer pleinement à la bande dessinée.
[one_third]
[/one_third][one_third]
[/one_third][one_third_last]
[/one_third_last]
Comme dans Mon traître (Rue de Sèvres), adapté du roman de Sorj Chalandon, des trames manuelles sont ajoutées sur l’ensemble des 90 pages de l’ouvrage. Ce travail de fourmi nous offre des images texturées et particulièrement belles, au service d’une histoire soigneusement mise en scène. Le général Gomez et ses hommes de main, placés sous la coupe du redoutable Borrow, ne reculent devant rien, en effet, pour assouvir leur soif de pouvoir et d’argent facile. Tout gêneur est éliminé, sans aucune pitié. Et personne n’ose vraiment s’opposer, de peur de subir un sort tragique.
Il y a bien un espoir, tout de même, qui éclaire les visages des uns, autant qu’il hante les consciences des autres : si l’histoire se déroule sur les terres de filons aurifères, elle se passe aussi sur les terres des Vega, où perdure la légende de Zorro. Depuis longtemps, ce personnage nourrit l’imaginaire et, dans les moments difficiles, chacun se prend à espérer qu’un miracle arrive. Or récemment sont apparus quelques signes dans lesquels les habitants veulent voir des raisons d’y croire ; des marques noires ont été peintes en plusieurs endroits de la ville. Des marques qui ressemblent fort au masque de Zorro ! Il se trouve que, dans le même temps, le fils Vega vient de rentrer au pays, ayant été informé par courrier du décès de ses parents…
[one_third]
[/one_third][one_third]
[/one_third][one_third_last]
[/one_third_last]
Scènes d’action, complot et trahison, manipulation subtile et faux semblants… Tous les ingrédients d’une aventure hors-norme, où le maniement de l’épée laissera quelques traces sur des visages à jamais défigurés, sont réunis dans Don Vega. Cela pour le plus grand plaisir des nostalgiques de Zorro et de ses faits d’armes. Mais attention, point de naïveté dans cette bande-dessinée. Certaines scènes sont cruelles, tandis que plusieurs surprises emballent cette BD qui se plaît… à surgir hors de la nuit !
[divider style= »dashed » top= »20″ bottom= »20″]
[one_half]
Don Vega de Pierre Alary
Dargaud, Octobre 2020
[button color= »gray » size= »small » link= »https://www.dargaud.com/ » icon= » » target= »true » nofollow= »false »]Site web[/button][button color= »blue » size= »small » link= »https://www.facebook.com/editions.dargaud » icon= » » target= »true » nofollow= »false »]Facebook[/button][button color= »pink » size= »small » link= »https://www.instagram.com/dargaud/?hl=fr » icon= » » target= »true » nofollow= »false »]Instagram[/button][button color= »green » size= »small » link= »https://twitter.com/EditionsDargaud » icon= » » target= »true » nofollow= »false »]Twitter[/button]
[/one_half][one_half_last]
[/one_half_last]
[divider style= »dashed » top= »20″ bottom= »20″]
Image bandeau : Crédit en italique aligné à droite