[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]e verdict du Prix Libr’à Nous 2017 approche ! Le 3 mars, nous connaîtrons les noms de tous les lauréats… En attendant, quelques gagnants des années précédentes ont bien voulu faire appel à leur mémoire et nous raconter leurs souvenirs – forcément bons ! Aujourd’hui, c’est Tibo Bérard qui répond à nos questions. Merci à lui.
Vous avez été lauréat du Prix Libr’à Nous en tant qu’éditeur, pouvez-vous nous rappeler pour quel livre, votre maison d’édition, dans quelle catégorie et en quelle année ?
C’était l’an dernier, avec Les Petites Reines de Clémentine Beauvais, publié chez Sarbacane dans la collection Exprim’, en catégorie roman ado (je dirais même « roman ado-adulte », tant qu’on y est ;-)).
Pouvez-vous nous raconter un souvenir lié à ce prix ?
Une très grande et très belle émotion, et un joli sourire en voyant Olivier Pillé, éditeur au Rouergue et bon copain par ailleurs, me remettre le prix en main propre (en tant qu’éditeur lauréat de l’année précédente sur la catégorie roman ado, avec Les Autodafeurs de Marine Carteron). Il faut préciser, en plus, que nous avons un peu la même dégaine, lui et moi – deux grands bruns barbus –, de sorte que la scène a provoqué quelques rires dans l’assistance.
Comment avez-vous accueilli l’annonce de la création de ce prix ?
Avec un énorme cri de joie : des libraires qui se regroupent via les réseaux sociaux d’abord, puis qui s’organisent à l’huile de coude et à la ferveur, en rassemblant des professionnels qui œuvrent dans des structures de toute taille et de toute nature, de l’espace culturel Leclerc à la grande librairie 1er niveau, de la mini-librairie indé à la Fnac, c’est très enthousiasmant.
Comment situez-vous ce prix dans le contexte des autres prix littéraires ?
L’énorme atout de ce prix, à mes yeux, c’est qu’il jaillit littéralement du terrain. C’est la marque d’un prix de libraires «pur jus », des libraires qui voient passer les nouveautés toute l’année, trient, sélectionnent, discutent – ils ont l’œil critique, un sens esthétique, une exigence, mais aussi le sens des réalités qui agitent le marché, et une vision aiguë des tendances génériques qui émergent sur chaque secteur… c’est pour cette raison que, sur chaque catégorie, les sélections sont de haut vol.
Comment avez-vous annoncé à votre auteure sa nomination, puis sa victoire ?
Via Messenger ! C’est un truc que j’aime bien faire pour annoncer les très bonnes nouvelles. L’annonce Messenger se fait en plusieurs étapes : « Hello Clem… » (Tibo est en train d’écrire) « Devine qui a… » (Tibo est en train d’écrire) remporté le (Tibo est en train d’écrire) prix Libr’à’nous ??? »
À votre avis, quel a été l’impact du prix sur la carrière du livre ?
Toujours difficile de jauger l’impact d’un prix sur les ventes d’un roman – il se trouve en plus que Les Petites Reines, cette année-là, a fait un véritable ravage dans les sélections de prix –, mais il est certain que cela a participé de « l’accélération » prodigieuse qu’a connue ce titre (qui approche gaillardement, à l’heure actuelle, des 30 000 exemplaires, et n’a jamais cessé d’être en réassort constant depuis sa sortie en 2015). Le prix a également eu un énorme impact sur notre mental, notre détermination : quand tu sais que tu as les libraires « avec toi » sur un titre et un auteur, quand tu les sens tous à fond, ça te donne des ailes pour essayer de le pousser encore plus loin, d’imaginer des choses pour lui assurer une plus longue vie, le faire rebondir, etc.
C’est un des éléments qui nous ont aidés à préparer l’arrivée de Songe à la douceur, l’opus suivant de Clémentine, avec le succès que l’on sait, puisqu’il est déjà en train de dépasser le score des Petites Reines… Bref, on avance avec les libraires.
Comment voyez-vous la progression de ce prix qui accueille aujourd’hui 240 libraires francophones jurés ?
Hé bien, voilà une parfaite façon de rebondir sur la fin de ma réponse précédente : on avance, tous ensemble. Il est clair que ce prix se développe à toute allure, qu’il acquiert une nouvelle stature. Ce qui était au départ, disons, une « très belle initiative », une chouette idée qu’on avait, nous éditeurs, envie de saluer et d’accompagner dès l’origine du projet, est en train petit à petit de prendre de l’ampleur, car le Prix Libr’à Nous est clairement en train de s’imposer comme un des prix « qui comptent ». On avance, on avance !
Le Prix Libr’à Nous 2017 sera remis le 3 mars 2017 au Centre Wallonie-Bruxelles, à Paris.