[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]O[/mks_dropcap]n se fait vieux, mes amis, finis, les week-ends à s’éclater les oreilles, le dos et les genoux à écouter de la musique pas comme les autres, le tout arrosé de bières et autres plaisirs liquides.
Votre humble serviteur a donc joué petits bras pour cette onzième édition de La Route Du Rock Hiver en ne s’y rendant que pour une seule soirée, la plus prometteuse sur le papier et foi de moi-même, les promesses furent tenues !
[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]N[/mks_dropcap]ous sommes donc le samedi 27 février, il est 20h et quelques minutes à peine quand C. Duncan et son juvénile groupe se pointent sur la scène de La Nouvelle Vague de St Malo.
En quarante minutes, Chris Duncan, jeune écossais de Glasgow, nous égrena quelques unes des meilleures chansons (ainsi que Do I Hear, un inédit) de son premier album Architect, sorti l’été dernier chez Fat Cat Records.
Malgré ses 26 ans, c’est impressionnant de précision et de maîtrise, la voix de C. Duncan est un enchantement et nous rappelle furieusement Edwyn Collins, jeune chanteur chez Orange Juice, grand groupe de Glasgow, comme quoi il doit y avoir quelque chose dans l’air pour avoir des cordes vocales pareilles.
L’influence de Grizzly Bear se fait moins sentir que sur l’album et on sent bien que le petit Duncan a du passer des heures dans le magasin de disque de maman au rayon pop 60’s. Au final, un très joli concert, un mec charmant et un gros talent.
[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]a soirée se poursuivit avec Villagers, la tête d’affiche du festival, pour un superbe concert, comme d’habitude aurais-je tendance à dire tant Conor J. O’Brien tutoie les sommets à chaque fois qu’on croise sa route.
C’est par le talent que Conor est un géant car le bonhomme est tout petit, c’est d’ailleurs la première réaction qu’on ressent quand on le voit apparaître entouré des instruments imposants de ses impeccables musiciens (Harpe, grosse batterie, contrebasse et gros synthés).
Pourtant, après quelques notes, quelques sourires, on est tout de suite sous le charme, les Villagers plongent avec délices dans les trésors de sa discographie en privilégiant bien sûr les meilleurs morceaux de Darling Arithmetic (Domino Records) d’Everything I Am Is Yours à Soul Serene jusqu’à un magnifique Courage en rappel.
Frissons pendant une heure et quelques, du très, très bel ouvrage !
[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]A[/mks_dropcap]près les voix d’ange et les douceurs mélodiques de l’écossais C. Duncan et de l’irlandais Villagers, il fallait bien quelques anglais hirsutes pour nous rappeler qu’on est à la route du rock et qu’on a envie de se faire un peu maltraiter.
Ca tombe bien, Hookworms déboule sur scène et nous colle contre les murs à coups de rock psychédélique tendance lourde et sombre.
Visuellement, le groupe ne ressemble pas à grand chose, MJ le chanteur au regard fou pourrait tout aussi bien être professeur de chimie que tueur en série et balance son physique imposant en maltraitant ses pauvres synthés. MB, le bassiste est tout aussi effrayant, bien coiffé et impassible, même s’il donne l’impression d’avoir torturé des petits chats avant de monter sur scène. Les autres comparses sont du même tonneau, rien dans le style, tout dans l’estomac.
De toute manière, peu importe le look, on a les yeux et le cerveau qui saignent et ça fait du bien ! Aucun temps mort, à peine un ou 2 mots, ça envoie sec, ça bouge, ça balance et c’est diablement efficace.
[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]F[/mks_dropcap]orcément, après une telle déflagration, c’est difficile pour le groupe suivant d’enchainer, pourtant tous les espoirs étaient permis car c’était Cavern Of Anti-Matter qui prenait place par la suite.
Cavern Of Anti-Matter est un jeune groupe de… vieux, dont un héros de notre jeunesse, Monsieur Tim Gane, l’ancien leader de McCarthy et surtout Stereolab.
Tim Gane s’est dorénavant installé en Allemagne et a donc créé ce trio avec l’excellent batteur Joe Dilworth (Th’Faith Healers) et Holger Zapf aux synthés.
Leur troisième album Void Beats/Invocation Trex (Duophonic) vient de sortir et on a le même sentiment à les voir sur scène qu’à l’écoute de l’album, c’est bien mais… c’est juste bien.
Les 3 musiciens assurent, c’est propre, c’est efficace, on tape gentiment du pied mais on ne décolle pas, il manque un petit quelque chose pour que leur krautrock nous emporte.
Comme Tim Gane, on se fait vieux et on part lâchement se pieuter, alors que Drame, le nouveau projet Rubin Steiner s’apprêtait à clôturer la soirée, tant pis ce sera pour une prochaine fois.
C. Duncan – Villagers – Hookworms – Cavern Of Anti-Matter – Drame