[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#00ccff »]U[/mks_dropcap]n, deux trois, allez Billy, fais péter la basse !
Bon, je n’ai pas eu le plaisir de m’asseoir au côté de l’éminent Edwyn Collins lors de l’enregistrement dans les Highlands de The Official Body, le troisième album de Shopping, mais j’imagine que cette injonction a pu être balancée avec un rictus de plaisir car leur post-punk bastonne sévèrement, jouissivement !
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#00ccff »]N[/mks_dropcap]os amis de Shopping sont un trio londonien, avec un pied à Glasgow, créé en 2012 autour du bassiste Billy Easter, du batteur Andrew Milk et de la chanteuse guitariste Rachel Aggs, qui a fait un carton en 2017 avec son autre groupe, Sacred Paws et l’album Strike A Match, enregistré avec Eilidh Rodgers.
Figures du mouvement queer londonien, les uns et les autres ont également collaboré à cette jeune scène DIY/post-punk-twee-pop qui grenouille en Grande-Bretagne depuis quelques années, à l’instar de Golden Grrrls, Trash Kit, Wetdog ou encore Covergirl.
Shopping sort son premier album fin 2013, Consumer Complaints qui pose déjà les premières banderilles de leur post-punk branché dance floor, la conscience politique clairement affichée.
Il en est de même en 2015, avec la sortie de Why Choose, tout aussi séduisant que son prédécesseur. Passons donc aujourd’hui à The Official Body qui, certes, ne bouleverse pas leur style mais gagne en précision, et muscle le jeu pour un disque d’une efficacité redoutable.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#00ccff »]M[/mks_dropcap]onsieur Edwyn Collins est donc aux manettes, cela peut paraître étonnant tant on l’imagine plus auprès de jeunes filles fragiles et de jeunes garçons très propres sur eux pour une twee pop dont l’écossais a le secret. Pourtant, dans la mélodie et l’énergie, il n’est pas si drôle de croiser l’ex-Orange Juice auprès de Shopping.
L’album, dès les premières mesures de The Hype en ouverture, se révèle en effet tout à fait irrésistible, diffusant rapidement une folle envie de se lancer sur la piste de danse, à coup de rythmiques efficaces et quelques lignes de guitares subtiles parfaitement posées pour soutenir la voix profonde de Rachel Aggs et les incantations de ses deux compères.
Nos plus vieux lecteurs souffrant d’arthrose chronique me diront que tout cela a déjà été mille fois entendu du côté de la perfide Albion du début des années 80 avec The Slits ou encore Gang Of Four ou bien encore de l’autre côté de l’Atlantique, Pylon et surtout ESG en tête.
Je leur réponds qu’ils n’ont pas tort, mais qu’on s’en fout gentiment tant cet album fait plaisir à la tête et aux jambes. Difficile en effet de résister aux petites bombes que sont Wild Child, Asking For A Friend ou encore My Dad’s A Dancer, pour n’en citer quelques unes.
Même quand l’ambiance s’assombrit comme sur Control Yourself ou un Discover qui rappelle le New Order post Joy Division, le groupe garde cette attraction hypnotique et lumineuse.
Shopping frappe un grand coup avec ce troisième album explosif, à découvrir de toute urgence !