Contraint de renoncer à utiliser le nom de House Of Wolves pour d’obscures raisons légales, la maison des loups ayant été accaparée par d’autres artistes qu’on imagine aussi jaloux qu’égoïstes, notre ami californien Rey Villalobos réinvente The Coral Sea à l’occasion de la sortie de Golden Planet Sky, son nouvel album disponible sur son propre label.
Au final, peu importe le nom, car encore une fois, Rey Villalobos nous offre une merveille de disque comme il sait si bien le faire depuis une bonne dizaine d’années.
Né du côté de Los Angeles, ayant commencé sa carrière musicale tout d’abord en tant que batteur, Rey Villalobos s’est en effet mis à composer et chanter avec The Coral Sea et un premier album sorti en 2005, intitulé Volcano And Heart. Il sera suivi par Firelight et Fold In The Wind qui marque son passage sous le nom d’House Of Wolves.
Dès le début d’Addict-Culture, on est devenu vite des fans du bonhomme, que ce soit pour Daughter Of The Sea ou House Of Wolves, et son univers qui n’est pas sans nous rappeler Low ou Elliott Smith. C’est donc avec un plaisir immense qu’on s’est précipité sur ce Golden Planet Sky !
Ce nouveau disque a été composé au printemps 2021 et enregistré avec John Morgan Askew (Califone, Alela Diane, M. Ward), déjà aux manettes des albums précédents, commençant par les voix, guitares et piano, dont joue si bien Rey Villalobos. Ensuite, sont arrivés le batteur Ji Tanzer et Kelly Pratt, dont on avait déjà entendu le Cor du côté de Beirut, Emilie Simon ou Father John Misty pour n’en citer que quelques uns.
L’album a été bouclé en août dernier avec l’appui final du guitariste de Death Cab For Cutie , Dave Depper et nous voilà enfin en possession de ce superbe Golden Planet Sky !
Le morceau qui donne son titre à l’album ouvre le bal et nous met de suite en joie, trop heureux de retrouver cette magnifique voix, aussi douce qu’éblouissante, quelques synthés délicats lui offrant un magnifique écrin, dans la veine la plus baroque et grandiose de The Coral Sea. Raincoat se fait plus intime, comme un doux murmure glissé à nos oreilles, confirmant également le travail remarquable de production et d’arrangement de John Morgan Askew, en particulier autour du bois et du cor de Kelly Pratt.
L’émotion est encore plus vive sur l’enchanteur Love Is No Sacrifice, superbe chanson d’amour et de mort, Peace Of Mind, folk song dépouillée et mélancolique pointe son nez avant que Hero et Your Feathers Up augmentent le tempo, donnant sur le versant pop de The Coral Sea, toutes guitares en avant pour mieux revenir vers un folk slowcore envoutant avec Runs Into the Arms Of Fear et Eyes So Black, magnifiquement chanté en espagnol et en anglais,
Broken Circle clôture ce disque beau et intime, tout en émotion, parfaite bande-son d’histoires d’amour tragiques filmées dans quelques paysages majestueux des États-Unis. Des étoiles plein les yeux, des calins pour nos oreilles, Golden Planet Sky est tout simplement indispensable et confirme l’immense talent de The Coral Sea !
Euh, j’aime beaucoup ce que fait Rey Villalobos que j’ai vu dans un petit bar, il y a six-sept ans, mais là, ce morceau, j’ai halluciné, j’ai cru initialement à un cover de Creep, carrément. Hommage ou plagiat, la question se pose, vous ne trouvez pas ?