Entre tournées mondiales et rééditions récentes et indispensables de leurs plus beaux disques, on pourrait avoir le sentiment que Stereolab a toujours fait partie de notre univers musical, et ce, depuis que Tim Gane, en rupture de MacCarthy et Laetitia Sadier se lancent dans cette aventure au début des 90’s.
Pourtant, à l’heure d’accueillir Instant Holograms On Metal Film, leur douzième album, on s’aperçoit que le précédent, Not Music, date déjà de 15 ans, nous rappelant que le groupe franco-britannique avait jeté l’éponge pendant une dizaine d’années. C’est donc une belle surprise de les retrouver, d’autant plus que l’album typique du son si particulier de Stereolab est un grand cru, un très grand, qui nous ramène à Sound-Dust, pour les uns, Margerine Eclipse, pour les autres, selon le moment où on considère que les londoniens connurent un coup de moins bien après une décennie précédente de haut vol.
Laetitia Sadier et Tim Gane sont toujours les leaders du groupe, le chant et les synthés pour elle, les guitares pour lui, tout en composant et écrivant ensemble. Ils sont toujours entourés des fidèles Andy Ramsay, le batteur présent dès Peng!, leur tout premier album et Joe Watson ainsi que le plus récent Xavi Muñoz, alors que Stereolab a connu de nombreux collaborateurs, accueillant ainsi des gens comme Sean O’Hagan, David Pajo ou Julien Gasc.
Fidèles à eux-mêmes, Tim et Lætitia ont encore ouvert les portes de leur studio à de nouveaux partenaires, à commencer par Rob Frye et Cooper Crain de Bitchin Bajas, ce dernier, en particulier, a par ailleurs assuré l’enregistrement de l’album, confirmant qu’il est devenu incontournable en quelques années, que ce soit auprès de Circuit Des Yeux, Bonnie Prince Billy, Ty Segall ou tout récemment, Kinsella & Pulse, LLC.
Parmi les musiciens additionnels, on notera également la présence du très hot Ben Lamar Gay, qui sort d’ailleurs en juin son nouvel album, Yowzers, chez International Anthem, venu apporter ici une touche jazzy sur 3 morceaux d’Instant Holograms On Metal Film, Immortal Hands, Vermona F Transistor et If You Remember I Forgot How To Dream Part 1., morceaux parmi les plus cool d’un album qui en compte beaucoup, le tout en une petite heure très bien remplie.
Stereolab est particulièrement chaleureux et accueillant tout le long du disque, comme si le plaisir de jouer ensemble se traduisait directement dans leurs compositions. Ici, peu ou pas de digressions krautrock mais des morceaux directs et mémorables, à l’instar de l’épatant single Aerial Troubles ou Le Coeur Et La Force, seule chanson, sur laquelle Laetitia Sadier nous donne le plaisir de l’écouter chanter en français.
On se plait à retrouver sa voix si particulière, tout comme la guitare de Tim Gane, sans oublier ce son si caractéristique, organique et électronique, leur donnant à nouveau l’occasion de nous émouvoir sur le magnifique Flashes From Everywhere ou danser toute la nuit l’énergique Electrified Teenybop à fond dans les oreilles. Comme il se doit, Stereolab nous sort quelques titres de chansons dont ils ont le secret, le pompon pour cette nouvelle cuvée étant sans aucun doute Esemplastic Creeping Eruption !
Stereolab retrouve les sommets avec cet incroyable Instant Holograms On Metal Film, superbe retour aux sources tout en regardant vers l’avenir, confirmant la place à part du groupe des indispensables Tim Gane et Laetitia Sadier !

Stereolab · Instant Holograms On Metal Film
Duophonic UHF Disks/Warp Records – 23 mai 2025