[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#c45181″]Ê[/mks_dropcap]tre là où on ne l’attend pas. S’agit-il de la devise de Dominique Maisons pour son œuvre littéraire ?
Je n’ai pas lu son premier roman Le Psychopompe, réédité sous le titre Les Violeurs d’Âme, mais le passage du Festin des Fauves en 2015 au On se Souvient du Nom des Assassins en 2016 était déjà surprenant, voire violent. D’un polar moderne à un roman au style très particulier collant tout à fait à l’époque choisie par l’auteur, le début du XXe siècle.
Pour Tout le Monde Aime Bruce Willis, retour au XXIe siècle mais cette fois, nous abandonnons la France pour les États-Unis. Nous laissons le pur polar pour les arcanes hollywoodiennes.
Rose, jeune actrice déjà très célèbre, venant d’une famille très riche, très très riche et surtout complètement dingue, a du mal à se sentir bien dans sa vie. Et pour cause. Malgré son talent, malgré les nombreuses propositions qui l’attendent pour le futur, elle n’a pas encore digéré son passé. Sans trop entrer dans les détails, les démons psychologiques l’entraînent de plus en plus loin dans les excès.
C’est l’histoire de Rose que nous allons suivre le long de ces 400 pages. Elle ne sera pas de tout repos !
Plutôt féministe et libre, Rose se bat contre les stéréotypes et contre le milieu du cinéma misogyne. L’affaire Weinstein, citée ici, n’est jamais loin.
On pense souvent à la série Ray Donovan quand le héros s’arrange pour sortir ses clients de toutes les situations embarrassantes. C’est la première partie du roman. Elle est à la fois sombre et drôle. Surtout par Rose qui n’a pas froid aux yeux ni ailleurs !
Mais si Dominique Maisons a l’art de saisir son lecteur, il a aussi celui de le perdre un peu. Notamment dès le début de la deuxième partie où il nous faut avancer pour comprendre où Maisons nous entraîne. Le risque est grand.
J’imagine que quelques lecteurs peuvent être déstabilisés et tentés de vraiment laisser le livre tomber de leurs mains. Heureusement, l’auteur a pris soin de distiller quelques petits indices. À vous de savoir les trouver.
Ces pages où l’on se demande ce qu’il se passe, vers quoi on va, où sont passés les personnages de la première partie, sont à la fois un grand plaisir et une souffrance.
J’ai trouvé la dernière partie de l’ouvrage plus poussive, conventionnelle et parfois tirée par les cheveux. Cela a – un peu- gâché la fin de ma lecture.
Mais ce léger désagrément ne m’a pas empêché de dévorer cette fin. Car le talent de Maisons est peut-être d’avoir réussi à nous faire aimer cette Rose, malgré ses défauts (nombreux). Dès lors, il est impossible de ne pas aller au bout de son aventure.