[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#808080″]P[/mks_dropcap]our lire ce roman, il faut accepter le postulat de base : un médicament, expérimenté sur les soldats américains qui ont vécu de graves traumatismes, permet en quelque sorte de perdre la mémoire de ces événements, d’effacer le souvenir traumatisant.
Jenny Kramer, adolescente, vient de subir elle aussi un traumatisme. Violée à la sortie d’une fête, ses parents ont accepté que ce médicament lui soit donné. Jenny sait ce qui lui est arrivé mais n’en n’a aucun souvenir.
Quelques mois passent et un nouvel événement pousse ses parents à lui faire consulter un psychiatre : Alan Forrester.
C’est ce psychiatre qui nous raconte l’histoire, nous interpelant souvent, nous demandant ce que nous, nous aurions fait.
[mks_col][mks_one_half]Jenny, ses parents, ainsi qu’un vétéran de la guerre en Irak, se succèdent dans le cabinet d’Alan. Nous assistons à toutes les confidences, tous les secrets nous sont révélés. Ceux d’Alan également.
Car, dans Tout n’est pas perdu, aucun personnage n’est épargné. Chacun a quelque chose à cacher. Qui a violé la petite Jenny ? Pourquoi Alan est-il si investi dans la guérison de cette jeune fille ? Que fait un ancien soldat traumatisé avec une adolescente perdue ? Pourquoi la mère de Jenny a-t-elle tant insisté pour que sa fille prenne le médicament ? Pourquoi son père, pas d’accord, a-t-il finalement cédé aux désirs de son épouse ?[/mks_one_half]
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Beaucoup de questions qui apparaissent au fur et à mesure de la lecture du roman. Des révélations, des faux semblants, des fausses pistes. Un psychiatre un peu spécial, des parents perdus dans leur propre vie. Et une thérapie qui propose de retrouver des souvenirs enfouis.
Le lecteur assiste à tout cela, a parfois l’impression d’être l’un des personnages, de suivre sa propre thérapie.
Tout n’est pas perdu est un roman très prenant et très original dans sa forme. Un suspense constant et des rebondissements bienvenus. Difficile de deviner qui est l’auteur de ce viol. Wendy Walker nous balade, nous fait croire à la culpabilité de plusieurs personnages et nous amène vers un nouveau drame.
Un très bon roman, à ne pas mettre entre toutes les mains, tant certaines scènes sont difficilement soutenables.
Tout n’est pas perdu de Wendy Walker, traduit de l’anglais (États-Unis) par Fabrice Pointeau, Éditions Sonatine, mai 2016