[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]a légende veut que Ty Segall et son cerveau en ébullition permanente sortent un album à la semaine ou presque. À y regarder de plus près, ce n’est pas ou plus tout à fait le cas, puisqu’il lui aura fallu pile poil un an pour donner une suite à Ty Segall, son excellent disque chroniqué par l’ami Davcom en ces lieux.
Nous arrive donc le plantureux Freedom’s Goblin, 19 titres au compteur pour 75 minutes de musique, enregistrés en compagnie de son Freedom Band.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]S[/mks_dropcap]oyez fous, soyez beaux, soyez laids, peu importe, tant qu’on libère le gobelin qui sommeille en nous. Bon, je n’ai peut-être pas tout compris à cette immense partouze musicale mais grosso modo voilà le propos. J’ai l’air de me moquer mais au final cela nous offre un magnifique album, ambitieux, excentrique, drôle…et libre.
Ty Segall s’essaye à tout, du garage au punk, en passant par le rock des 70’s particulièrement présent ici sur les traces de T-Rex ou des Beatles jusqu’à s’essayer au funk et à la disco avec Every 1’s A Winner, une épatante reprise d’un vieux titre de Hot Chocolate, la boule à facettes continuant de briller de milles feux au fond du garage sur le tout aussi sexy Despoiler Of Cadaver, un des sommets du disque.
L’album, le dixième en 10 ans de carrière solo, a été enregistré dans 5 studios différents en compagnie de pointures telles que F. Bermudez, Lawrence Boo Mitchell et, last but not least, le légendaire Steve Albini. Parmi les nombreux collaborateurs de ce disque, on mettra en avant Denee Segall, photographe et la femme de Ty avec ses furieux vocaux sur le sauvage Meaning, la bombe punk du disque (on n’ose imaginer les scènes de ménage, on espère juste qu’ils pensent à les enregistrer !).
https://www.youtube.com/watch?v=L_b0ZjjcDRM
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]P[/mks_dropcap]our aller au plus simple, exercice bien difficile tant l’album est dense et nécessite plusieurs écoutes pour en déguster tout le sel, nous dirons que Freedom’s Goblin apparait comme une super compilation des 3 derniers albums de Ty Segall, à savoir Manipulator et son rock à la limite de la pop et aux allures de classique instantané, le fuzz psyché rock de Emotional Mugger et Ty Segall, son petit dernier entre garage et psychédélique, symbolisé ici par le long jam final And, Goodnight, qu’on croirait tout droit sorti des cerveaux embrumés d’un Blue Cheer de la fin des 60’s ou le tout aussi dingo She, Black Sabbath en diable !
Après Fanny Boy, ses grosses guitares et ses gros cuivres, chanson en l’honneur de son chien, Ty Segall nous distille quelques notes de pianos pour le très joli et beatlesien Rain, un des morceaux les plus cools du disque avec le splendide My Lady’s On Fire et le tout aussi bon Cry Cry Cry, qu’on aurait bien imaginé du côté d’All Things Must Pass de George Harrison.
A l’opposé du spectre ty-segallien, on vous conseille l’écoute des excellentissimes Alta ou The Main Pretender, sous haute influence Marc Bolan, le saxo fou de Talkin 3 ou bien encore le poilant et irrésistible When Mommy Kills You.
Certes, je pourrais faire la fine bouche et pointer un ou 2 titres qu’on aurait plutôt vu en sympathiques face B, mais Freedom’s Goblin épate par son énergie et sa vitalité, œuvre d’un Ty Segall au sommet de sa forme.
Freedom’s Goblin est disponible dès aujourd’hui (26 janvier 2018) chez Drag City.