[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]S[/mks_dropcap]i jamais il venait l’idée saugrenue à James Cameron de donner une suite à son blockbuster Titanic, nous lui conseillerions fortement d’oublier l’ignoble Céline Dion, car la BO idéale est déjà disponible et c’est à la merveilleuse Weyes Blood que nous le devons.
Son nouvel album s’appelle en effet Titanic Rising et s’inscrit de suite dans les plus beaux disques de l’année, si ce n’est le plus beau.
[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]D[/mks_dropcap]e son vrai nom, Natalie Mering, Weyes Blood est née à Santa Monica en Californie avant de grandir en Pennsylvanie au sein d’une famille de musiciens. Il n’est donc guère étonnant de voir ses premières expériences sonores apparaître très tôt, en particulier auprès de son frère Zak, alias Raw Thrills.
Son pseudo, déniché chez Flannery O’Connor, connaîtra plusieurs variantes, de Wise Blood à Weyes Bluhd jusqu’à ce définitif Weyes Blood. Avant de se lancer réellement en solo, elle joue auprès de Jackie O’Motherfucker ou Nautical Almanac. C’est déjà là un premier indice de la dualité de Natalie, capable de tutoyer les grands classiques (ici Joni Mitchell, là Linda Perhacs) tout en fricotant avec les plus expérimentaux de la scène indé ricaine.
il suffit de regarder la liste de ses récentes collaborations pour s’en convaincre, puisqu’elle est apparue tout récemment auprès d’Ariel Pink, John Father Misty ou bien encore Perfume Genius, jusqu’à Drugdealer et son Raw Honey à venir dans quelques jours.
Son premier album, The Outside Room, sort en 2011 mais c’est en 2014 et la sortie de The Innocents, beaucoup plus accessible, qu’elle se fait véritablement remarquer et sur lequel elle démontre son amour pour la musique médiévale. Elle enfonce le clou deux ans plus tard avec le splendide Front Row Seat To Earth et devient une artiste qui compte.
[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]V[/mks_dropcap]oilà donc Titanic Rising qui s’offre à nous, nous la présentant très à l’aise au fond de l’eau près à jaillir pour nous envoûter de sa voix de miel.
Enregistré au premier semestre 2018 avec Jonathan Rado (Foxygen) à la production, mixé par Kenny Gilmore (Ariel Pink’s Haunted Graffiti), les 10 sublimes chansons voient Weyes Blood mener sa barque comme jamais, citant Bob Seger, the Kinks et Enya comme influences, pour un disque qui mélange passé et futur avec une grâce infinie et une orchestration splendide.
Sur des nappes de synthés et de cordes, Weyes Blood chante l’amour et l’espoir (A Lot’s Gonna Change, Somthing To Believe) sur fond d’apocalypse (Wild Time) et nous entraîne dans un trip 70’s en compagnie des Carpenters ou Fleetwood Mac. Le folk de ses débuts fait en effet ici place à une pop baroque, arty, qui nous envoie dans les étoiles (Andromeda), entre monde imaginaire (Movies, Mirror Forever ou Picture Me Better ) et réalité et humour (Everyday).
Finissant comme il commence, l’instrumental Final Nearer To Thee renvoyant à l’initial et merveilleux A Lot’s Gonna Change, Titanic Rising ne cesse d’étonner et d’éblouir, pas un seul défaut à l’horizon, juste quelques unes des plus belles chansons entendues depuis longtemps. Weyes Blood confirme là qu’elle possède un talent immense et rare, son nouvel album en est la preuve la plus éclatante !
L’album Titanic Rising est disponible depuis le 5 avril
chez Sub Pop