Andrew Neyman est entré dans l’une des plus prestigieuses écoles de musique de jazz, afin d’exercer son art à la batterie et compte bien devenir l’un des meilleurs de sa génération. Il est alors repéré par Terence Fletcher, immense professeur aussi redouté que redoutable. Mais alors qu’il croit avoir franchi une étape, il va vite se rendre compte que la sueur ne suffit pas pour gagner son estime et sa place dans l’orchestre.
Ce film a failli passer inaperçu, et j’ai failli totalement l’ignorer dans la torpeur de cette fin d’année. Cela aurait été vraiment une erreur, tellement ce film est poignant, angoissant, épuisant. Le thème initial correspond forcément à Addict-culture puisqu’il nous transporte dans le domaine de la musique, plus précisément du jazz. Mais la véritable trame de cette histoire est : Comment vivre sa passion ? Jusqu’où aller et par quels moyens y arriver ?
Lorsque le professeur pousse Andrew dans ses retranchements, plus aucune moralité n’existe, seule l’atteinte de l’objectif importe. Notre respiration s’accélère ou se ralentit en fonction de la montée ou la descente de tension entre les deux protagonistes. Les excès sont ils nécessaires pour devenir le nouveau Charlie Parker ? Doit on réellement devenir le nouveau Charlie Parker, ou juste profiter de sa passion et en être heureux ?
Le jeune Miles Teller et le charismatique J.K. Simmons tiennent ce film à bout de bras, remarquablement filmés par l’excellent Damien Chazelle. La scène finale est dans le genre un petit bijou de tension. Car durant 1h47, nous sommes en plein stress, nous avons mal aux mains, au coeur, et la peur au ventre. Le propos ne vous satisfera peut être pas (pour ma part, l’humiliation n’est absolument pas un moteur), mais ce film mérite d’être vu pour la réussite de la mise en image. Et une envie de réécouter Caravan de Duke Ellington.