[dropcap]T[/dropcap]odmorden, ses quinze mille âmes, son fameux mouvement « Incredible Edible », un positionnement géographique plaçant désormais la localité sur la carte des cités ayant vu émerger des disciples musicaux fortement inspirés. Le buzz concernant Working Men’s Club n’aura pas traîné, contrairement à la sortie de leur premier LP. Un tremplin qui les propulse rapidement comme nouvelle sensation anglaise, mise sur rail notamment par l’entremise des bouillonnants Fat White Family, au-delà du gros coup de pouce d’une presse enjouée. Grâce à leur métissage électro-rock infusé par de grosses doses de new wave remise aux goûts du jour, le quatuor fait causer et l’écho n’est pas immérité.
Le charisme juvénile de Sydney Minsky-Sargeant y est pour beaucoup, mais il ne faudrait pas passer à côté de la ruse qui consiste à choper ici et là le meilleur des styles destinés à balancer des bombes sur le dancefloor.
Avec l’ultra-tube Valleys, impossible de ne pas ressentir un clin d’œil appuyé en direction des laboratoires établis avec brio à la fin des 80’s, évoquant l’effervescence des clubs branchés où les sonorités venaient partouzer dans un délice viscéral non dissimulé. On serait presque en train de s’imaginer une version moderne et plus sauvage des folies passées du trublion Gary Clail qui, comme d’autres, amorça une certaine osmose jubilatoire entre les chapelles.
Working Men’s Club reprend donc fièrement et sans retenue le flambeau des épisodes bénis où l’assemblage des références comme l’intégration totale des idées multiples et variées devenaient plus un réflexe qu’un calcul. Illustration manifeste à l’écoute des basses lourdes d’AAAA. La formation durcit le jeu et les claviers décomplexés (par quel risque de jugement d’ailleurs ?) s’en donnent à cœur joie pour une traversée aux dérivations indus. Preuve que la panoplie plus que fournie peut exploser dans tous les sens. Pour autant, rien ne jure, tout est astucieusement enchaîné, comme une évidente compilation du meilleur des dernière décennies vécues au-delà de l’épicentre Madchester, source intarissable de talents de tous poils.
Il y a ce brin de psychédélique, ces mixages pop qui trimbalent un paquet d’absorption… et non les pires !
White Rooms And People ou encore Outside reflètent à ce titre les vivacités efficaces, tel un oasis après le déluge et avant une déferlante. Oui, quelle claque incisive et rageuse dès les premières secousses de Be My Guest, sans nul doute ma grosse faiblesse du recueil ! Certes, c’est hautement revival, mais comment ne pas capituler face aux guitares aiguisées, un pic afin de mener ce punk-électro vers l’encanaillement de Cook A Coffee et son flirt en direction des riffs tranchants de The Kills, la faculté de chalouper en prime.
Au rayon des uppercuts, de la transe à coups de beats, de distorsions XXL, il faudra compter avec Teeth pour mettre knock-out des convives qui, une fois ravivés, n’auront qu’une envie irrépressible, celle de débouler encore et encore sur le ring.
Alors quoi de mieux que d’achever la danse jusqu’à l’épuisement. Angel est là pour nous servir un morceau de bravoure, une rallonge au final excité, cramé, le fantasme orgastique histoire de nous mettre en jambes le jour où la prestation du vivant pourra enfin reprendre ses droits. Je sais déjà que ce groupe-là nous balancera toute sa dureté véhémente.
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Working Men’s Club – Working Men’s Club
Heavenly Recordings – 2/10/2020
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Image bandeau : Rowan Allen