BLAM !
Ba merde, en voilà une baffe que j’avais pas venu venir ! Ce premier tome de La Fille Maudite du Capitaine Pirate est tout simplement sublime !
Car la donzelle qui part en quête de son margoulin de paternel en a sous la botte montante, et celui qui nous conte ses aventures fantastiques en a autant sous le tricorne que sous la plume !
Graphiquement, c’est juste époustouflant. Ça a de la gueule, ça a du style, ça tire à boulet rouge sur toutes les conventions de la BD actuelle, mais qu’est-ce que ça fait du bien !!!
Jeremy Bastian nous entraîne dans un univers complet qui lui est propre, dans un noir et blanc épuré et précis. On navigue entre un visuel qui m’a beaucoup évoqué les gravures de Gustave Doré, de part l’aspect graphique qu’il développe et l’imaginaire issu du conte qu’il utilise. Ses planches évoluent rapidement au fil de l’album et de l’histoire pour composer au final de véritables petits bijoux de composition, où détails et lignes courbes se la jouent à la pointe de la plume pour avoir le dernier mot. Si cette façon de composer ses planches proche de l’illustration pure pourra en gêner certains dans la narration, je suis tombé sous le charme de cet équilibre fragile mais magique qu’il a su trouver.
D’autant plus que Jeremy Bastian n’est pas du genre cintré côté imagination ! Il l’a même plutôt débridée ! Il n’est qu’à voir le bestiaire qu’il nous propose et les personnages qu’il lâche au fil des pages pour essayer de prendre la (dé)mesure de cet album. C’est L’île au trésor de Stevenson et Alice aux Pays des Merveilles de Lewis Carroll passés à l’alambic pour en tirer une décoction qui détonne ! On est porté par cette lame de fond narrative où l’épique prends le dessus sur la raison. C’est juste fou. Juste beau. Et on se laisse porter jusqu’aux dernières pages de ce premier tome en piaillant d’impatience pour qu’une suite nous soit livrée…
A lire sans conditions !